Société

Gratuite : Les convictions de Willy Bakongo

Entre ce qui se dit et ce qui se fait réellement sur terrain, le ministre Willy Bakonga a tenu à préciser un certain nombre des faits et surtout rétablir les faits dans leur contexte de manière à préserver le milieu éducationnel des informations toxiques qui empêchent l’établissement d’un climat de sérénité là où se forme l’élite congolaise c’est-à-dire l’école. Aujourd’hui l’école est menacée de devenir un lieu des toutes les spéculations et un tremplin pour ceux qui ont raté leur vocation et veulent faire de ce secteur, un secteur des conflits. Pour Willy Bakongo, ministre de l EPST, et s’adressant à Geopolis Hebdo, estime que la Gratuité telle qu’elle a été proclamée et telle qu’elle est à ce jour a dépassé le cadre du débat politicien et est devenu un débat rationnel, scientifique, sociologique. La gratuité réaffirme le ministre pédagogue est une action sociale du peuple qui s’est donné les moyens d’arracher des millions d’enfants à l’obscurité de l’ignorance pour les exposer à la lumière du savoir. C’est une question nationale qui prend en compte la responsabilité entre les générations de préparer la relève pour conduire dans l’histoire la civilisation que le Congo a produit tout au long de son existence. C’est pourquoi renchérit Willy Bakongo, cette mesure doit être comprise comme une action irréversible, car elle est un pas de géant dans la construction d’un Etat ou l’égalité des chances est une vraie responsabilité des dirigeants qui sont appelés à assurer à chaque enfant congolais d’obtenir les mêmes armes pour le combat de la vie.

Il est vrai que cette profession de foi n enlève pas au ministre la lucidité de confronter cela aux réalités de terrain et de dire que certes c’est un processus dont les acteurs majeurs sont les enseignants qui doivent être des femmes et des hommes de conviction aussi pour que cette gratuité soit effective. Ils sont selon le ministre du secteur, les metteurs en scène de cette politique nationale et c’est à eux dit-il qu’il revient de soutenir cette grande réforme. IL est aussi vrai que l’ancien système de la contribution des parents avait garantis à plusieurs enseignants dans certaines écoles de prestige un revenu substantiel qui ne peut plus être garanti directement avec la mise en place de cette gratuité. Mais cette réforme au final devrait permettre à chaque enseignant de recevoir un traitement digne, mais aussi de permettre à des millions d’enfants d’accéder au banc de l’école. L’Etat congolais a l’obligation de travailler dur pour rassurer à ses partenaires du secteur des revenus décents a-t-il ajouté. Il sait lui Willy Bakonga qu’il existe aujourd’hui des fortes tentations dans certaines écoles de revenir à l’odieux système de la contribution des parents : « s’il y a des écoles qui veulent se donner ce luxe de se référer aux parents, cela est inacceptable ».C ‘est le lieu pour lui de rappeler que le gouvernement avait consenti et continuera à réajuster les salaires des enseignants. En plus de cela les différents gouverneurs ont pris des arrêtés fixant des frais de scolarité dans les écoles secondaires. Des frais qui seront perçus par les chefs d’établissement. Pour le ministre Bakonga, cette mesure est à compter parmi les stratégies mises à la disposition des écoles pour augmenter leurs moyens de renforcer les enseignants. Pour lui rien ne permet à ce jour à quiconque de remettre cette mesure en cause car il faut déjà prendre en compte les 4 millions d’enfants qui se sont présentés l’année 2019-2020 grâce à cette gratuité. Et cette année qui commence-t-on en est déjà à trois millions nouveaux élèves. Les chiffres sont importants pour mesurer l’ampleur d’une réforme. Le pays compte dans le secteur étatique 808 000 enseignants et 25 millions d’élèves qui doivent être pris en compte dans tout processus de transformation sociale.

C’est dans ce faisceau des chiffres que d’autres sont en circulation arguant des listes des personnes fictives, des écoles augmentées dans des officines pour capter la cagnotte de l’Etat au profit des vraies écoles et des vrais enseignants. Cité par certaines sources d’en être le centre d’impulsion, le Ministre Willy Bakonga affirme que ce sont des accusations gratuites car le travail de mise en ordre des données a été assurée par une commission inter institutionnelle qui avait en son sein des représentants de la Présidence, de la primature, des finances et budget, de l EPST, des syndicalistes, de la société civile, de l’association des parents d’élèves et de la Banque Mondiale . Voilà l’architecture de ce travail dit-il .Alors il ne voit pas comment dans ces conditions il peut influer sur cette réalité. Pour lui c’est dommage que la politique ait pu accéder à cette sphère de haute expertise.

S’agissant des difficultés sur terrain Willy Bakonga reconnait que le plus grand obstacle à la mise en œuvre totale et effective est d’ordre financier. Pour faire face à cette charge, l’Etat congolais doit mobiliser 2,4millards des dollars chaque année. Or à ce jour les moyens n’ont pas suffi et la crise sanitaire est venue plomber les efforts de cette opération. Mais pour lui il ne peut s’agir de reculer : « le Congo notre pays est une grande Nation, nous devons pouvoir prendre des mesures courageuses et d’inventer des moyens de financement innovants pour pouvoir rencontrer cette grande responsabilité. ».
Willy bakonga croit dur comme fer que le pays a les moyens moraux et les ressources psychologiques nécessaires pour garantir à ses enfants une éducation de qualité en donnant à chaque congolais d’avoir au moins accès à l’éducation de base.

Robert Tanzey

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