Le gouvernement de la République démocratique du Congo prévoit que la mesure de la gratuité des accouchements et des soins de nouveaux nés arrive à couvrir l’ensemble de 26 provinces du pays en 2024. C’est le ministre de la Santé Publique, Samuel Roger Kamba qui l’a dit ce lundi, dans un briefing presse qu’il a co-animé avec son collègue de la communication et Médias, Porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya. Cette séance d’échange avec les journalistes, diffusée en direct sur la chaîne nationale a eu le mérite de fournir aux congolais les explications sur les péripéties de cette stratégie de l’Exécutif national, consistant dans la mise en œuvre du programme du chef de L’ État de la Couverture Santé universelle.
Le ministre congolais de la santé Roger Kamba a donné des fermes assurances à la presse sur tous les plans. A l’exemple des questions budgétaires, selon lui, elles ne doivent pas être posées car les préparatifs remontent de plus bien longtemps. Un travail de fourmis. « Le budget nous le connaissons très bien. Nous avons fait une étude pendant un an, les gens ne se sont pas rendus compte parce qu’on en parlait pas. On a fait ce qu’on appelle un pilote, avec la Banque mondiale dans 9 zones de santé à Kinshasa et dans 11 provinces pour voir combien ça nous coûterait. Et donc on a pris des mamans en charge dans ces neuf zones de Santé, à Kinshasa et dans ces 11 provinces. On est arrivé au montant d’à peu près 200 millions de dollars annuels pour toute la République. Pour la ville de Kinshasa on est arrivé au montant de 42 millions USD pour une année, » dit-il.
Le Ministre Kamba a également fait savoir que le choix de commencer à Kinshasa était motivé par plusieurs raisons. La première c’est que c’est une grosse agglomération, la deuxième c’est que le taux de mortalité est parmi les plus élevés, et troisièmement, parce que maitrisant tout le processus à Kinshasa, il peut être amené facilement dans les provinces.
Comme le pilote a déjà eu lieu, ce qui fait que la Banque mondiale a mis 73 millions USD sur le projet. Comme le projet est de 200 millions USD par an pour la république, là on est à 110 millions, c’est pour cela qu’on couvre 13 provinces à partir du mois de novembre 2023. Dans le budget 2024, les 200 millions sont déjà programmés pour que toute la république soit couverte. L’objectif ici, c’est de diminuer la mortalité, a ajouté l’autorité publique.
Couverture santé universelle
Le programme de la Couverture santé universel dont la gratuité des accouchements et le soins de nouveaux nés est une composante, est en train d’être mis en œuvre grâce à la volonté du chef de l’État.
« La Couverture santé universelle prévoit trois choses, dit le Ministre. Premièrement que l’on accède aux soins de santé de qualité, c’est-à-dire les soins sont disponibles sont accessibles. Deuxième chose ces soins couvrent tout le monde. C’est de là que vient le mot universel. Troisième chose, qu’il ne faut pas que parce qu’il y a les soins je me ruine, je m’appauvris en y accédant. Et le président de la république a fait ce choix d’emblée dès qu’il a commencé son mandat, » a fait savoir Roger Kamba.
Le constat scientifique est que les pays où les citoyens payent eux-mêmes leur soin de santé, s’appauvrissent. Parce qu’il y a 100 millions de personnes qui basculent dans la pauvreté, tout simplement parce qu’ils payent directement les soins de santé.
La question de la Couverture Santé universelle a été évoquée par le Président Tshisekedi dès son premier discours en tant que chef de l’ État congolais. C’est à la suite de cette volonté exprimée que dans son premier cabinet nommé en mars 2019, il avait établi un Conseiller spécial en charge de la Couverture Santé universelle. L’idée fondamentale était de préparer sa mise en œuvre de manière holistique. Car, dit le ministre congolais de la santé, on ne peut pas espérer se développer sans la santé.
La motivation de commencer cette couverture maladie par la gratuité des accouchements trouve son origine des chiffres accablants dans le secteur en RDC. Il est établi que l’espérance de vie au pays est inférieure à la moyenne des pays africains. « Je vais vous donner un chiffre, sur 100 000 mamans qui accouchent, 480 décèdent. C’est un gros problème de santé publique. Pour les nouveaux nés, tous les 35 nouveaux nés qui arrivent, il y en a un qui décède. Comme ça impacte complètement l’espérance de vie, le Président de la République a dit qu’on commence par la chose qui impacte plus notre espérance de vie à savoir: mères et enfants, » fait-il savoir.
Le lancement de cette gratuité des accouchements et des soins de nouveaux nés a eu lieu officiellement le 5 septembre dernier pour la ville de Kinshasa. C’est le chef de l’État qui a personnellement procédé à l’inauguration de cette mesure.
Fiston Oleko
