ECHOS DES PROVINCES

Nord-Kivu : Un cessez-le-feu fragile

« Les troupes de la force régionale d’Afrique de l’Est déployées à Kibumba ont déjoué le 12 avril une attaque menée dans la région par un groupe armé local présumé. Les hommes armés ont tiré plusieurs coups de feu dans la zone, ce qui a incité la Force de réaction rapide à réagir, à les repousser avec succès et à maîtriser la situation ». C’est ce qu’a écrit la force régionale d’Afrique de l’Est sur ses comptes de médias sociaux.

Selon la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est, les hommes armés qui ont tenté d’attaquer « avaient manifestement l’intention de commettre des atrocités à Kibumba », dans le territoire de Nyiragongo, au Nord-Kivu (est de la RDC).
La force régionale indique que depuis l’attaque, les patrouilles dans la zone ont été renforcées pour prévenir toute nouvelle menace, afin que la population locale puisse vaquer normalement à ses occupations.

« Les troupes du bloc de l’Est continuent à protéger les moyens de subsistance des citoyens dans les zones qu’elles occupent et demandent instamment à la population locale de rentrer chez elle », indique le communiqué.

Pour l’instant, on ne sait pas quel groupe armé a lancé l’attaque à Kibumba. Plusieurs groupes armés opèrent dans le Nord-Kivu, y compris des groupes locaux et étrangers. Selon les chiffres de l’ONU, plus de 100 groupes sont actifs dans l’est du Congo, avec une activité intense dans le Nord-Kivu, l’Ituri et le Sud-Kivu.

Ces attaques ont eu lieu dans un contexte de reprise des combats à Kibumba. Selon l’armée congolaise, « ces combats sont un jeu orchestré par ceux qui ne veulent pas suivre la volonté des chefs d’Etat de la communauté est-africaine dans la recherche de la paix ». Le lieutenant-colonel Kaiko Ndjike, porte-parole de l’armée congolaise au Nord-Kivu, a déclaré que l’armée congolaise « reste dans la posture de l’observance stricte du cessez-le-feu et n’a pas l’ambition de violer les accords des chefs d’Etat ».

Dans sa communication, l’armée congolaise affirme avoir arrêté 59 personnes en possession de quatre armes, des machettes et des couteaux. Ces personnes seraient donc les auteurs des fusillades de mercredi qui auraient combattu avec le M23. Le lieutenant-colonel Kaiko Ndjike a ajouté que les jeunes arrêtés « sont communément appelés Wazalendu et leur combat contre le M23 n’implique pas l’armée congolaise ».
Selon les sources de la société civile locale, les jeunes arrêtés ont été libérés jeudi après une journée de manifestations à Goma qui auraient fait un mort et plusieurs blessés pour exiger la libération de ces Wazalendu.

Depuis plusieurs jours, les rebelles du M23 se retirent des territoires conquis. Les rebelles ont été remplacés par les troupes de la Force régionale d’Afrique de l’Est, dont le déploiement complet depuis le début du mois d’avril a fait naître l’espoir d’un retour à la paix dans les provinces troublées de l’est du Congo.

Patrick Ilunga

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