Premier contact avec le pays, les aeroports surtout internationaux jouent un rôle principal dans l’image que l’on se fait d’un pays, ils sont la porte d’entrée et de sortie. A ce sujet, ils doivent porter le genie national, l’exprimer dans la manière d’accueillir les visiteurs multiples. Cette charge de combiner l’efficacité technique, l’esthétique visuelle, le rendement économique et la sécurité des passagers et leurs biens revient à la RVA (Régie des Voies Aériennes). Dans ce domaine, le pays a pris du retard comparé à la sous-région alors qu’il y a des décennies, il avait un vrai leadership dans ce pays aux dimensions sous continentales, une compagnie aerienne nationale performante et des aéroports équipés et organisés de manière rationnelle. Le temps est passe et plusieurs années de désinvestissement avec une megestion criante ont eu raison du geant qui a fini par s’affaisser.
Comment redresser une compagnie aussi strategique qu’est la RVA ? C’est à cette mission delicate et substantielle que la nouvelle haute direction est appelée a répondre. Le nouveau directeur general, Monsieur Ngoma Maki Léonard et son adjoint monsieur Londole Lokoyi Louis-Blaise ont décidé de prendre les choses en mains en prenant en compte la réalité de la société et la vie des agents et cadres.
C’est dans cette optique qu’ils ont entamé une opération de consultation générale pour attirer l’attention des sociétaires sur le respect des détails, car ce sont des faits précis, petits soient-ils, qui s’accumulant deviennent des montagnes dans la vie de la société et freinent son évolution. Avec beaucoup de tact, les responsables nouveaux venus en poste, mais hommes d’expérience dans le secteur pour être un enfant maison pour le directeur général et un administrateur pour le directeur général adjoint sont rompus en la matière et veulent monter en puissance en même temps que le personnel croit en conscience.
Nous sommes dans une entreprise aux multiples facettes, mais dont les indicateurs de performance sont visibles et invisibles et pourtant les attentes sont énormes. Le développement du secteur aérien est parmi les fondamentaux du changement qualitatif du pays. Au fur et à mesure que se construisent et sont valides des aéroports d’une certaine qualité, l’image du pays s’améliore et l’attractivité pour les investissements croit aussi. Conscients de ce rôle, ils se sont donnés une mission qui avance par paliers dont le premier est le plus important, est le changement de mentalité au sein des acteurs multiples qui interviennent dans le secteur.
C’est ainsi que leur regard s’est déjà posé sur les zones essentielles comme le tarmac, la zone du fret, la zone des voyageurs et les parkings. S’agissant par exemple de l’aéroport international de Ndjili qui accueille le plus grand nombre de trafic, ils ont fait le constat et ont commencé à prendre des mesures idoines. Ils savent que l’accès au tarmac n’est pas totalement contrôlé, car il existe des failles dans le dispositif notamment les entrepôts par lesquels des inciviques orientent des passagers pour leur faire échapper au contrôle des migrations et des douanes. Ce système de fraude des passagers et des marchandises est en voie d’être résolu par les nouvelles autorités qui savent combien cette pratique est nocive à l’image et au bon fonctionnement de l’aéroport.
Attentifs aux détails, ils ont aussi remarqué les conditions peu hygiéniques où se trouvent les espaces commerciaux érigés derrière les différents entrepôts, espaces exploités par des concessionnaires qui ne prennent pas en compte l’exigence d’un assainissement conforme aux standards et laissent des déchets s’amonceler tout au long des parcours et indisposer en polluant les lieux.
La haute direction de la RVA est au courant et va vite mettre fin au trafic éhonté qui a pris place dans la collecte de l’IDF et qui constitue une vraie hémorragie dans le corps des recettes. Sans pour autant révéler les mesures envisagées, elles espèrent créer des conditions de tracabilite et de transparence pour éloigner les mauvaises pratiques. S’agissant des passagers et des conditions d’accueil, les autorités sont conscientes des conditions non optimales au niveau du salon d’accueil pour passagers surtout au retrait des bagages ou les passagers subissent les pannes de la climatisation et sont indisposés dans cette salle qui peut contenir plus de cent personnes. La RVA va arranger tous ces aléas en étant attentive aux doléances des parties prenantes.
Un autre fait qui a attiré les nouvelles autorités est la gestion de parking qui connaît aussi des actes arbitraires au profit des individus qui prennent sur eux les fonds récoltés en ignorant leurs missions parfois. Le grand parking sur le départ et l’arrivée des vols nationaux est très concerné par cette maffia. Comment ne pouvaient-ils pas voir la gestion des chariots pour bagages qui sont privatisés par des checkers qui ont choisi de les garder pour les négocier avec des passagers. Ces actes anodins contribuent au renforcement d’un climat d’insécurité et mettent en mal le confort des usagers des aéroports. Sachant que les autorités sont attentives à ce détail est un motif de satisfaction qui indique qu’ils seront capables de régler des questions plus graves et plus importantes relatives à la sécurité aérienne en respectant les normes de l’OAC.
Robert Tanzey
