Après une année à la tête de la SADC, le chef de l’État Congolais devra céder la place à son homologue Angolais João Lourenço. Ce sera lors du 43e Sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se tiendra à Luanda en République d’Angola jeudi 17 août 2023.
Le sommet ordinaire à venir, est placé sous le thème « Capital humain et financier : les principaux moteurs de l’industrialisation durable dans la région de la SADC ». Pour la SADC, il s’agira de concentrer les efforts à valoriser l’homme d’abord et les ressources financières dans le bloc austral de plus en plus mû par la volonté de pousser la région vers l’ère de l’industrialisation.
« Le thème vise à aborder deux des catalyseurs les plus critiques pour soutenir l’industrialisation régionale, à savoir des ressources humaines adéquates en termes de nombre et de capacité technique dans le contexte du changement climatique et de la 4e révolution industrielle, et des ressources financières adéquates pour assurer des mécanismes de financement plus durables » précise un communiqué de la SADC.
Durant son mandat à la tête de l’organisation sous régionale, le président Congolais Félix Tshisekedi avait appelé notamment à des efforts renouvelés et dévoués en vue d’approfondir l’intégration régionale et de parvenir au développement durable. Le chef de l’État avait souligné à juste titre que « la SADC a accompli des progrès remarquables et continuera sur cette trajectoire pendant encore longtemps en tant que véhicule essentiel pour la promotion de l’intégration régionale, du développement économique et socio-politique », indiquant un éventail de secteurs, notamment l’agriculture, la sécurité alimentaire, les ressources naturelles, les infrastructures, le développement industriel, le commerce, l’investissement et la finance, le développement social et humain, la paix ainsi que la sécurité.
En tant que Communauté, la SADC compte 16 États membres, avec un PIB combiné d’environ 720 milliards de dollars américains et une population combinée de plus de 360 millions de personnes, dont 74,6% sont des jeunes. Un marché, qui n’est pas totalement exploité. Aujourd’hui encore, l’intégration régionale reste un défi qui se dressera devant le président João Lourenço. Car malgré des projets intégrateurs qui ont caractérisé la présidence Félix Tshisekedi à la tête de la SADC, comme l’accord signé entre trois pays de la SADC ( Angola, Zambie et RDC) pour renforcer les exportations des minerais à travers l’utilisation du corridor ferroviaire angolais de Lobito, un fait a rappelé que l’intégration dans la région se heurte encore à des pratiques par lesquelles l’on voit encore l’existence ou la persistance des frontières dans le marché de la SADC: la récente « guerre commerciale » entre la Zambie et la RDC autour du maïs zambien.
Lors du 43ème sommet ordinaire, la SADC recevra le rapport du Président de l’Organe sur la politique, la défense et la coopération en matière de sécurité ; examiner les progrès de la mise en œuvre des priorités du Plan de développement stratégique indicatif régional de la SADC 2020-2030, la mise en œuvre de la stratégie d’industrialisation et de la feuille de route de la SADC 2015-2063 et les progrès de la mise en œuvre du thème du 42e Sommet de la SADC qui avait été centré sur la promotion de l’industrialisation par l’agro-la transformation, la valorisation des minerais et les chaînes de valeur régionales pour une croissance économique inclusive et résiliente.
Le président Tshisekedi passera la main à João Lourenço, en espérant que le chef de l’État Angolais, par ailleurs facilitateur dans le processus de Luanda, pour le retour de la paix en RDC, fasse concrétiser le projet du déploiement des troupes de la SADC à l’Est du Congo, comme cela avait été annoncé au mois de mai 2023.
L’appel à la solidarité et à l’unité lancé par le chef de l’État Congolais avait certes trouvé une oreille attentive en Afrique Australe. La SADC avait donné son accord de principe en vue d’envoyer des troupes afin de bouter dehors les agresseurs. Un engagement qui tarde néanmoins à se concrétiser sur le théâtre du Kivu.
Patrick Ilunga
