Politique

Presidentielle de 2023 et enjeu majeur : Comment préserver l’unité nationale au moment des choix divergents ?

Et si les élections étaient le cheval de Troie ?

Il ne faut pas se voiler la face, si rien n’est fait pour un apaisement dans le jeu politique, les élections futures seront le cheval de Troie que la Nation congolaise fera entrer en son sein pour finalement obtenir la balkanisation décriée depuis des lustres. Si les ennemis n’ont pas réussi à diviser ce pays grâce à l’éveil patriotique et que les foyers de résistance se sont multipliés sur le territoire national, il faut craindre que les divergences politiques nées des ambitions des uns et des autres ne créent des situations catastrophiques. Aujourd’hui, l’adversité politique normale est en train de devenir une animosité mortelle.

Il y a, dans cette crainte formulée ici, un axe majeur qui prend sur lui les plus grandes contradictions, c’est l’axe Kasaï-Katanga. Telle que la chose se profile à l’horizon et au regard des antécédents entre ces deux communautés, il y a lieu de craindre la résurgence des vieux démons qui vont fragiliser la cohésion nationale et entrainer le pays dans un cycle de violence sans fin. Pour se convaincre d’une telle possibilité, il suffit de se projeter sur des évènements survenus à MbujiMayi et à Lubumbashi où des groupes antagonistes ont développés des propos absolutistes et seront sans doute preneurs pour des batailles rangées.

Comment parvenir à transmettre aux candidats déclarés l’urgence nécessitée d’adopter une attitude qui apaise les esprits ? Comment faire passer le message à ceux qui alimentent les zones sensibles et fabriquent des motifs d’intolérance entre les différentes communautés ? Au travers de l’histoire, l’antagonisme entre les leaders Kasaïens et les leaders katangais a eu un impact négatif sur le pays avec des blessures qui sont restées ouvertes avec un risque élevé de réinfection des pôles sociales. Il suffit de remonter le passé pour rencontrer ces adversités qui sont devenues des mauvaises références entre ces deux communautés. On se souvient de la tragédie entre Patrice Lumumba et Moïse Tshombe, devenus les héros d’une tragédie montée ailleurs mais dont le théâtre fut la mort de Lumumba à Shilatembo.

Plus tard, qui a oublié le couple antagonique entre Nguz Karl-I-Bond et Étienne Tshisekedi ? Les deux communautés furent mobilisées l’une contre l’autre et ce fut un drame qui n’a pas cessé de produire des effets négatifs. Combien des familles furent brisées sur l’autel des ambitions politiques, des enfants déracinés, des amitiés ensevelies sous les immondices de la haine, rien ne pouvait préparer ces deux communautés à traverser cet enfer.

On se souvient de l’opposition systémique qui a caractérisée les rapports politiques entre Mzee Laurent-Désiré Kabila et Etienne Tshisekedi, alors que l’opposition à Mobutu pouvait les unir, mais les différences de perception les ont écartés l’un de l’autre. Comment expliquer que pendant dix-huit années qu’ il est resté au pouvoir Etienne Tshisekedi n’a jamais rencontré Joseph Kabila, comme s’il existait aucune passerelle républicaine entre les deux leaders ? On peut saisir le stock d’émotions et la disparition de toute objectivité quand on évoque les relations entre ces deux communautés qui sont par ailleurs les plus interpénétrées de la Nation. Comme si le passé ne suffisait pas, à l’occasion de ces futures élections, un autre couple antagonique est en voie de prendre corps, c’est celui de Felix Antoine Tshisekedi face à Moïse Katumbi , l’un de la zone centre et l’autre du sud appartenant tous aux deux communautés électriques de la république.

Il est désormais impérieux que tous ceux qui aiment ce pays et qui œuvrent à sa tranquillité et à la sérénité se concentrent pour garantir une bonne tenue des élections sans produire un contentieux électoral qui mettrait en cause les frontières internes du pays et qui ferait de celles-ci, les élections, l’occasion rêvée pour dépiécer ces pays en mille morceaux comme le plan existe d’ailleurs dans plusieurs laboratoires . Le moment des vrais républicains est venu.

Ils sont dans le camp de Fatshi et dans celui de Moïse, ils doivent rapidement tisser des liens pour minoriser les positions extrêmes qui risquent d’enflammer ce pays et de le mener vers une ruine certaine.

Il n’ y a aucune fatalité dans la gestion des contradictions, il suffit de la hauteur et de l’amour inconditionnel du pays pour que les élections soient un moment de fête et non une occasion d’implosion nationale.

Adam Mwena Meji

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