Economie

Production agricole en RDC: Les écueils à la culture du maïs

La République démocratique du Congo dans son entièreté, dispose de près de 80 millions d’hectares de terres arables. Avec cette énorme potentialité la RDC est capable de nourrir environ 2 milliards de personnes au monde. Malgré ces atouts, la RDC n’en tire pas meilleur parti, car elle ne peut compter sur ces propres productions agricoles pour nourrir sa population. Une crise de maïs a été observée depuis mars dernier dans la partie sud-Ouest de la RDC où le prix du sac de farine de maïs de 25 kg qui se vendait à 10 dollars, soit 22.000 francs congolais se négocie actuellement à 100.000, voire 115.000 Francs congolais à Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga. De nombreuses raisons ont été soulevées par les autorités afin de justifier cette rareté notamment le refus de certains pays partenaires à fournir de la farine de maïs au pays. Mais qu’est-ce qui entraverait l’essor de la culture du maïs en RDC afin qu’elle soit capable de tenir tête face à la concurrence extérieure ?

Le maïs fait partie de céréales les plus consommés en RDC. Il exige de la culture un sol qui doit être généralement basique étant donné que le sol acide ne donne pas des résultats satisfaisants. Outre, il demande aussi de bien préparer le sol en respectant les trois opérations culturales dont le labour, l’hersage et le billonnage, une bonne utilisation des pesticides pour lutter contre les insectes qui réduisent le rendement.

Selon des données officielles, la production culturale du Maïs en RDC n’est pas stable. En 2016, la production totale brute de maïs est estimé à 502 963 tonnes dans les provinces du kasaï central, Kasaï, Lomami et Sankuru. Alors que selon le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie nationale, les besoins de maïs sont évalués à 1 million de tonnes par an et la production locale ne s’arrête actuellement qu’à 250 000 tonnes. Cette dernière ne couvre que 25% de besoin annuel soit un déficit de 750 000 tonnes.

En RDC, la faible production agricole est justifiée par la dépendance au secteur minier. De manière globale, le secteur agricole congolais est buté à de nombreuses contraintes qui sont d’ordre technique, économique et institutionnel, qui constituent un frein à son essor tout en plongeant les populations dans une situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle indescriptible.

Pour ce qui est de la crise de maïs dans les espaces du Grand kananga et du Grand Kasaï, le gouvernement à justifié cette crise pa la restriction par la Zambie des exportations et interdiction du transit vers la RDC, l’achat massif du maïs zambien par d’autres pays africains, les mauvaises conditions climatiques avec impact sur les récoltes en Afrique Australe, l’augmentation de 122% du prix du sac de 25 Kg (Grand Katanga et Grand
Kasai soit un sac de maïs de 25 kg qui se vendait à 45 000 CDF se négocie actuellement à 100 000 CDF).

Pour des experts en agroéconomie, ces écueils pouvaient être évités si la politique revanche du sol sur sous-sol s’est matérialisée. « _La volonté politique doit être pris en compte pour cette question, car rien ne manque à la RDC pour réunir les moyens ou tous les paramètres de production. On donne moins d’intérêt au secteur agricole. Ce qu’on dispose pour le secteur agricole dans le budget de l’état est insignifiant. Il faut de dépôts de stockage, hangars, gros engins et autres intrants agricoles pour une bonne production_ », explique l’ingénieur agronome Bienvenue Ngunda.

Damany Mujinga et Maryse Boleli

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