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Programme triennal RDC-FMI : La fin de la 6ème revue permettra de libérer un peu plus de 200 millions USD

En juillet 2021, le Conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI) a approuvé un accord triennal au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) pour un montant de 1,066 milliards de DTS (environ 1,52 milliard d’USD). Les principales priorités de cet accord sont la mobilisation des recettes intérieures, le renforcement de la gouvernance dans la gestion des ressources naturelles et la transparence et le renforcement du cadre de la politique monétaire et de l’indépendance de la banque centrale. Le mercredi 8 mai dernier à la Cité de l’Union Africaine, le Président de la république Félix Tshisekedi a reçu en son bureau une délégation du FMI dirigée par Calixte Ahokpossi qui était en mission à Kinshasa du 25 avril au 8 mai. Au menu de la rencontre, mener des discussions sur les consultations au titre de l’article IV de 2024 et le sixième et dernier examen de la situation économique de la République démocratique du Congo (RDC) et financier soutenu par un accord de FEC. Il faut rappeler que la cinquième revue a été achevée le 14 décembre 2023. Et la mission du FMI remercie les autorités de la RDC pour leur forte coopération et leurs discussions constructives.

« Les autorités de la République démocratique du Congo et l’équipe du FMI sont parvenues à un accord au niveau des services pour la conclusion de la sixième revue de l’accord FEC, sous réserve de l’approbation de la direction du FMI », a déclaré le Chef de la délégation Calixte Ahokpossi. D’après lui, l’examen par le Conseil d’administration du FMI de cette révision et les consultations au titre de l’article IV sont attendus d’ici début juillet 2024. L’achèvement de la revue permettra de libérer 152,3 millions de DTS (un peu plus de 200 millions de dollars) pour renforcer des réserves internationales.

Par ailleurs, Calixte Ahokpossi a rapporté que les discussions ont porté sur l’amélioration du mix politique en réduisant les pressions budgétaires et en renforçant le rôle de la politique monétaire, tout en fixant une trajectoire budgétaire à moyen terme compatible avec la disponibilité du financement et la capacité de la politique monétaire à faire face aux impacts de la politique budgétaire. Les discussions ont également porté sur la mobilisation des recettes intérieures, la qualité et le niveau des dépenses sociales et les efforts nécessaires pour renforcer la position extérieure de l’économie.

La délégation du FMI soutient aussi que la performance des revenus des quatre premiers mois de 2024 est encourageante et les pressions sur les dépenses de sécurité restent élevées. Une loi de finances révisée pour 2024 doit intégrer l’impact positif de l’avenant au contrat récemment signé avec la société minière SICOMINES, tant en termes de recettes que d’investissements. En outre, des mécanismes devront être mis en place ou renforcés pour garantir la bonne utilisation et la bonne gouvernance de ces fonds. La loi budgétaire révisée devra refléter ces changements ainsi que d’autres. Des plans d’engagement budgétaires révisés, conformes à ces objectifs, seront publiés.

Selon les données du FMI, la croissance du PIB réel de la RDC est désormais estimée à 8,3 % pour 2023, soutenue par la croissance rapide du secteur extractif. L’inflation est restée élevée, atteignant 23,8 % fin 2023, avant de ralentir lentement à 21,2 % fin avril. Avec des dépenses plus élevées pour les élections et la sécurité, le déficit budgétaire intérieur de 2023 a dépassé les projections et a atteint 1,3 % du PIB, malgré de bons résultats en termes de recettes au dernier trimestre de 2023. Les réserves internationales ont continué de se renforcer, atteignant 5,5 milliards de dollars, soit environ deux mois d’importations. de biens et services à fin 2023.

La situation sécuritaire dans l’Est et la période pré- et post-électorale ont eu un impact sur la mise en œuvre du programme soutenu par la FEC. Même si la plupart des objectifs quantitatifs du programme ont été atteints, le critère de réalisation relatif au déficit public n’a pas été atteint, principalement en raison de dépenses de sécurité exceptionnelles plus élevées que prévu. Le programme de réformes structurelles a progressé, mais à un rythme plus lent que prévu.

Le renforcement de la gestion des finances publiques reste essentiel pour continuer à mobiliser les recettes et améliorer la qualité et l’efficacité des dépenses publiques. Les services du FMI ont salué les récentes mesures prises dans la mise en œuvre de la réforme des subventions aux carburants, qui devraient réduire les pressions budgétaires et créer un espace pour les dépenses sociales visant à protéger les plus vulnérables. Il est essentiel d’améliorer la chaîne des dépenses, car elle continue de souffrir de déficiences majeures et de risques majeurs en matière de gouvernance.

Bien que la politique monétaire restrictive actuelle semble appropriée, les services du FMI se sont félicités de la volonté de la banque centrale de prendre des mesures supplémentaires, si nécessaire, et ont souligné que les efforts visant à poursuivre la constitution de réserves internationales tout en préservant le rôle d’amortisseur du taux de change restent essentiels à la constitution de réserves internationales. résilience externe. Les discussions ont également porté sur les réformes en cours à la banque centrale pour améliorer les sauvegardes, renforcer le cadre de politique monétaire, améliorer la supervision bancaire et soutenir l’inclusion financière.

Sortir des fragilités et libérer le potentiel de croissance durable et inclusive nécessite d’intensifier la lutte contre la corruption grâce à la transparence dans l’utilisation des ressources publiques, au renforcement du système judiciaire et de l’application des lois, à l’amélioration du cadre de LBC/FT et à de nouveaux progrès sur le plan d’action convenu avec le GAFI ainsi que des mesures améliorant l’environnement des affaires. Cela est essentiel pour soutenir le développement du secteur privé et pour promouvoir la diversification des secteurs économiques non extractifs.

Djodjo Mulamba

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