Economie

Rapport FMI sur les perspectives économiques en Afrique Subsaharienne : La RDC, deuxième pays de la région avec la croissance la plus élevée

C’est tous les 6 mois de chaque année que le Fonds Monétaire International (FMI) lance un rapport en Afrique anglophone ou francophone. Pour cette édition d’octobre 2023, c’est Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, qui a accueilli le lancement du rapport sur les perspectives économiques en Afrique Subsaharienne. Intitulé « Une éclaircie à l’horizon ? », ce dernier a été présenté par Luc Eyraud, Chef des études régionales pour l’Afrique au FMI en présence du ministre des finances, du représentant du FMI en RDC et des représentants des pays partenaires de la RDC. Selon Luc Eyraud, La croissance du PIB s’établit en 3,3 % en Afrique Subsaharienne en 2023 et devrait augmenter à 4 % en 2024. Cette reprise est principalement tirée par l’Afrique qui a rebondi mais aussi par d’autres économies dans la région.

Dans ce rapport, la région de l’Afrique Subsaharienne a connu développement positif, notamment avec une reprise économique assez forte. Bien que l’année 2023 aura été difficile, la croissance du PIB s’établit à 3,3 % dans cette région en 2023 et devrait rebondir à 4 % en 2024. Cette reprise est tirée principalement par l’Afrique qui a rebondi mais aussi par d’autres économies dans la région. Cette croissance devrait être en augmentation dans les quatre cinquièmes des pays d’Afrique subsaharienne, et les pays pauvres en ressources naturelles devraient afficher de solides résultats.

Graphique 1. Afrique subsaharienne : croissance du PIB, 2021–24 (En pourcentage)

Source : FMI, base de données des Perspectives de l’économie mondiale.

 « La RDC est le deuxième pays de la région avec la croissance la plus élevée juste derrière le Mozambique. Elle a donc eu une bonne année avec un taux de croissance de 6 % », rapporte Luc Eyraud avant de signifier que c’est un développement très positif qui est dû notamment au secteur minier. La RDC est bien positionnée comme étant pays producteur des minerais essentiels pour le développement de la transition énergétique.

Graphique 2. Afrique subsaharienne : contributions à l’évolution de la croissance du PIB
(Contributions en pourcentage, de 3,3 à 4,0 )

 

Source : FMI, base de données des Perspectives de l’économie mondiale.

Les recommandations

Selon le Chef des études régionales pour l’Afrique Subsaharienne au FMI, ce rebond de 4 % n’est pas garanti. Si les réformes tardent à se faire, la croissance sera comprise. C’est pourquoi il est recommandé aux pays de la région de faire baisser l’inflation, de gérer les pressions sur les taux de change, d’honorer les remboursements et d’améliorer les conditions de vie des populations.

Parlant de l’inflation, Luc Eyraud renseigne dans son rapport que celle-ci commence à diminuer dans certains pays mais elle reste élever dans d’autres pays. Elle dépasse les 10 % dans 14 pays et continue de dépasser la fourchette visée dans la quasi-totalité des pays qui se sont explicitement fixé un objectif en la matière. « Donc ces pays où l’inflation grimpe, il faut continuer avec la hausse des taux d’intérêts. Là où l’inflation diminue, il faut une pause et maintenir le taux d’intérêt actuel », recommande-t-il .

Autre recommandation essentielle, c’est la gestion des pressions du taux de change. Dans les pays en régime de change fixe, l’orientation de la politique monétaire doit correspondre à celle du pays à la monnaie duquel la leur est arrimée, afin de préserver la stabilité extérieure et d’empêcher de nouvelles baisses du niveau des réserves. Dans les pays en régime de change flottant, il convient de laisser les monnaies fluctuer autant que possible, dans la mesure où il peut s’avérer coûteux de résister à des évolutions dictées par des paramètres fondamentaux de l’économie.

Pour les services du FMI, cet ajustement doit s’accompagner d’autres mesures dont le resserrement de la politique monétaire pour maîtriser l’inflation, le soutien ciblé en faveur des pauvres, les réformes structurelles pour renforcer le secteur des exportations, et le rééquilibrage des comptes publics lorsque le déficit budgétaire vient s’ajouter aux pressions qui s’exercent déjà sur le taux de change.

Pour ce qui est de la dette publique, cet expert du FMI note que des nombreux pays en Afrique Subsaharienne ont des problèmes avec la dette publique qui a commencé à se stabiliser. Ces pays ont développé des mécanismes d’assainissement des finances publiques en réduisant leur déficit. Comme recommandation, Il faut qu’il continue, car c’est très important de continuer avec les efforts budgétaires.

La quatrième recommandation est la mise en place des réformes structurelles pour l’amélioration des conditions de vie. «La réforme de l’éducation est une réforme essentielle, car dans la décennie qui vient une personne sur deux au niveau mondial qui rentreront dans le marché de travail, viendront de l’Afrique Subsaharienne. Donc, il faut que ces jeunes soient bien éduquer ppur être productifs dans l’économie mondiale», conseille-t-il.

Points de vue sur le rapport

Après la présentation du rapport, il s’en est suivi un panel animé par Gabriel Leost, Nicolas Kazadi, Luc Eyraud et Marie-Chantal Kaninda. Ce panel a tenu avant la conférence de presse. Lors de son intervention, Gabriel Leost, Représentant du FMI en RDC, a déclaré que ce rapport est un rapport régional qui permet de confronter les défis propres à la RDC aux défis qu’on rencontre régionalement. « A travers ce rapport, on peut aussi se rendre compte que certains défis sont limités à la RDC. Il s’agit par exemple de la pression sur le taux de change, l’inflation et l’amélioration des conditions de vie », a-t-il précisé tout en soulignant aussi que l’importance de ce rapport est voir comment les recommandations économiques sont appliquées en RDC tout en tenant compte des spécificités.

Pour le Ministre congolais des Finances Nicolas Kazadi, ce rapport traduit avec beaucoup de pertinence les tendances économiques de la région. Tout en reconnaissant que la conjoncture a été difficile en 2023 avec une perspective encourageante, l’argentier national soutient que ce rapport donne une indication claire du fait que le salut de la RDC est sur le long terme, mieux dans les réformes. « Mais il faut gérer le court-terme. Et le FMI est très compétent pour cela, car il donne des bonnes indications en matière de politique monétaire », affirme-t-il. Pour lui, il y a aura amélioration des conditions de vie si le pays investit dans l’éducation, libéralise le secteur privé et va dans la diversification de l’économie et l’intégration commerciale.

Présidente de Glencore RDC, Marie-Chantal Kaninda a, de son côté, salué aussi ce rapport. Dans son intervention, elle s’est penché spécifiquement sur l’impact de l’inflation dans le secteur privé. Selon elle, l’inflation impacte négativement leurs opérations financières. Marie-Chantal Kaninda a soutenu que Glencore reste très préoccupé par l’éducation des jeunes. Elle a du reste relevé un point qui a été abordé par Luc dans ce rapport. Il s’agit de la communication qui est un élément fondamental. « Dans votre rapport, je vois que vous parlez de la communication claire et prospective. Vous faites allusion au lancement des politiques monétaires et aux communiqués avec la population pour faire accepter certaines réformes difficiles », explique-t-elle.

Djodjo Mulamba

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