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RDC : Quid de l’après Monusco ?

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a fait savoir au Conseil de sécurité que « la présence de la mission des Nations Unies en République démocratique du Congo entre dans sa phase finale ». Il s’agit en réalité d’un plan de transition durant lequel la Monusco va s’employer à transférer plus de responsabilités à l’État Congolais. Ce plan avait été adopté en septembre 2021 par le Gouvernement Congolais et le système des Nations Unies. Le rapport du secrétaire général fait néanmoins savoir que c’est à cause « des discours hostiles » à la Mission de maintien de paix, en juillet 2022, qui avaient dégénéré en une vague de manifestations violentes à l’Est de la RDC, que le président Félix Tshisekedi « avait demandé la réévaluation du plan commun de transition…en vue d’avancer sur la voie du retrait de la Mission ».

Ce plan devrait commencer à être appliqué après les élections de décembre 2023. Actuellement, Guterres a fait savoir que la situation sécuritaire et humanitaire s’est fortement détériorée aussi bien en Ituri et au Nord-Kivu. D’où son appel à ne pas entamer un retrait prématuré de la mission. « Compte tenu du contexte actuel sur le plan politique et en matière de sécurité, un retrait prématuré de la Monusco aurait des conséquences pour les civils qui
comptent sur la Mission pour assurer leur protection et leur sécurité », lit-on dans le rapport.

La situation préoccupante et la résurgence du M 23 a forcé les autorités Congolaises à renforcer le déploiement des FARDC, l’armée Congolaise, dans les territoires du Nord-Kivu, ce qui a créé un vide sécuritaire aujourd’hui comblé par une multitude de milices et de groupes armés, congolais et étrangers, qui contrôlent plus de 70% des territoires d’Irumu et de Djugu, 10%de
celui de Mahagi et 5% de celui de Mambasa, en Ituri, selon le rapport du secrétaire général de l’ONU.

Selon l’ancien gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, actuellement ministre de l’Industrie, depuis 2021, « il y a eu une prolifération des groupes armés et la RDC compte à ce jour autour de plus 200 groupes armés ». Les tueries de masses continuent et des cas de violence sont une routine. « Le nombre d’actes de violence sexuelle commis sur des enfants a plus que doublé entre 2021 et 2022. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et ses partenaires sont venus en aide à 8 100 personnes rescapées de violences fondées sur le genre au niveau national en 2022, contre 3 500 en 2021 », selon Guterres.

Dans cet environnement de violence, le rapport d’Antonio Guterres affirme que la force régionale d’Afrique de l’est, déployée en RDC depuis près d’une année, « demeure une composante essentielle de l’action menée au niveau régional pour contenir et, à terme, régler la crise actuelle ». Qu’est-ce qui va se passer maintenant étant donné que la force régionale est censée arriver à la fin de son mandat début septembre 2023, et que la Monusco devrait entamer un retrait progressif ? Dans son rapport Antonio Guterres envisage une « future configuration des composantes civile, policière et militaire de la Mission au-delà du mandat actuel de la Monusco, en tenant compte du rôle de la Mission par rapport à la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est ».

En République Démocratique du Congo, les autorités affirment que les FARDC « montent en puissance ». Les autorités ont accéléré le recrutement et la formation des nouveaux militaires Congolais. Plus 12000 jeunes ont été récemment recrutés au sein de l’armée congolaise. Ces jeunes sont mis en formation à Kamina, au Sud de la RDC. 12 000 autres sont en formation dans la base de Kitona, à l’Ouest du Congo; 7000 autres sont à Likasi dans le Sud- Est du Congo. Une politique de redynamisation a été mise en place au sein des FARDC.

Patrick Ilunga

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