Dans la province de l’Ituri, les députés provinciaux ont pris l’engagement de mener une campagne de sensibilisation des ituriens sur la paix. Pour sa part, le commandant des opérations en Ituri, le Lieutenant-général Johnny Luboya N’Kashama, a rassuré à ces députés tout son soutien pour que la paix soit restaurée en Ituri, une province en proie aux violences des groupes armés locaux et des forces négatives.
En Ituri, tout le monde veut la paix : les autorités provinciales, les élus provinciaux et la population. Mais quelle paix ? Lundi 18 mars, les députés provinciaux ont décidé de s’engager à sensibiliser les populations ituriennes sur la paix, gage pour le développement de leur province. A la réunion présidé par le gouverneur militaire en son cabinet de travail, ces députés ont insisté sur le retour effectif de la paix dans la province. Préoccupés et soucieux du bien-être de leurs compatriotes.
Sensibiliser la population iturienne sur la culture de la paix, c’est l’engagement pris par les députés provinciaux de l’Ituri, les violences armées couplées au banditisme urbain ont refait surface dans cette province. Ces violences sont caractérisées par la manipulation de l’opinion à travers des messages de haine et de division véhiculés par des hommes politiques mais aussi par des attaques armées des miliciens et rebelles. Voilà ce qui est donc ressorti de l’échange entre le gouverneur militaire et les députés provinciaux.
« C’était un échange axé essentiellement sur la bonne collaboration entre nos deux institutions. Nous sommes dans un régime spécial qui est l’état de siège », a fait savoir le rapporteur du bureau provisoire de l’assemblée provinciale de l’Ituri, Pirote Kadilo, tout en soulignant que la préoccupation majeure de tous ici est fondamentalement la paix qui ne peut revenir qu’avec le concours de toute la population iturienne.
Cette rencontre qui n’est pas la première entre l’administration militaire de l’Ituti et l’assemblée provinciale témoigne encore une fois la franche collaboration qui existe entre les deux institutions. Deux institutions qui militent pour le bien-être de la population. Tout en invitant les groupes armés non favorables au processus de paix de revenir à la raison, Pirote Kadilo a demandé aussi à la population d’abandonner les messages de haine et de cultiver l’amour pour que la paix revienne totalement dans cette partie du pays.
Déploiement des FARDC et de la Monusco
Malgré l’appel à déposer les armes, les combattants de la milice Zaïre ont attaqué lundi 18 mars le village de Lodjibua, au secteur de Walendu Tatsi dans le territoire de Djugu. D’après des sources sécuritaires, cette attaque a causée la mort de quatre personnes dont trois femmes et un enfant. Plusieurs personnes ont été aussi blessées. Des sources locales parlent d’une vingtaine de combattants du groupe Zaïre, venus de Blukwa, dans la chefferie de Bahema-Nord qui se sont introduits la nuit de lundi à mardi 19 mars dans le village de Lodjibua, à environ 7 km de leur lieu de provenance.
Ces assaillants ont donc tiré des coups de feu et semé la panique au sein de la population. Pour les sources sécuritaires, cette attaque intervient en représailles des violences perpétrées par le groupe armé CODECO samedi 16 mars dernier dans les localités de Café, Soba et Nyamamba situées sur le littoral du Lac Albert. Ces violences avaient fait six morts, parmi lesquels trois combattants du groupe Zaïre.
D’après la Radio Okapi, le responsable de la société civile locale, Desiré Muguga, a indiqué que quatre autres civils ont été grièvement blessés.
« Leur vie serait en danger », ajoute-t-il en sollicitant l’assistance de la MONUSCO pour évacuer ces blessés dans la ville de Bunia pour des soins appropriés. Il a par ailleurs plaidé aussi pour le déploiement des FARDC et de la MONUSCO dans cette zone afin de protéger la vie des civils innocents contre les attaques des milices.
Djodjo Mulamba
