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Situation sécuritaire à l’Est : Human Rights Watch dénonce les atrocités de la rébellion M23

Le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, a procédé à des exécutions sommaires et au recrutement forcé des civils dans l’Est de la République démocratique du Congo. C’est ce qu’indique le rapport de l’ONG Human Rights Watch, intitulé « _RD Congo : les atrocités de la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda_ ». Ce rapport a été publié lundi 6 février 2023. Et en réponse à l’offensive du M23, l’armée congolaise collabore avec des milices à caractère ethnique responsables d’exactions. « _Par ailleurs, les parties au conflit font de plus en plus appel aux loyautés ethniques, exposant ainsi les civils des zones reculées de la province du Nord-Kivu à un risque accru_ », indique ce rapport.

Ailleurs dans le territoire de Rutshuru, Human Rights Watch a confirmé les meurtres d’au moins 13 autres civils par le M23 en octobre et novembre. Le 28 octobre, près de Rugari, des rebelles du M23 ont ouvert le feu sur un bus et deux motos transportant des civils qui fuyaient les combats. Une femme de 35 ans a raconté depuis son lit d’hôpital qu’elle et quatre de ses enfants étaient sur une moto, tandis que ses deux autres enfants étaient sur une autre moto. Elle a expliqué que sa fille de 17 ans avait été tuée et que son fils de 14 ans avait été blessé. Au moins deux autres enfants, âgés de 5 et 7 ans, ont été tués au cours de l’attaque.

Depuis octobre 2022, les factions des Nyatura et des FDLR sont responsables d’enlèvements contre rançon, de violences sexuelles et de meurtres dans les zones sous leur contrôle, selon le Baromètre sécuritaire du Kivu, qui répertorie les violences dans la région.

La plupart des groupes armés de la Coalition patriotique ont pris part à la troisième phase de pourparlers inter-congolais à Nairobi, au Kenya, entre fin novembre et début décembre, et ont accepté de se démobiliser. L’utilisation par le gouvernement congolais de ces groupes armés comme forces supplétives entrave sérieusement les efforts nationaux et régionaux – jusqu’à présent infructueux – visant à démobiliser les combattants et les milices responsables d’abus, a souligné Human Rights Watch.

Le 5 février 2023, le ministre de la Communication et des médias, et porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a indiqué à Human Rights Watch qu’il « n’exist[ait] pas de collaboration entre l’armée et les milices d’auto-défense. » Il a expliqué :  » _Cela serait contre-productif et ne pourrait qu’exacerber les tensions et compliquer la situation. Il peut y avoir, en revanche, des situations de combats où nos forces peuvent avoir les mêmes ennemis que les milices. Il faut faire la différence entre une collaboration qui peut être systématique et des faits isolés car ce ne sont pas des choses qui sont tolérées ou qui peuvent être acceptables_ « .

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