AGRICULTURE

Atelier de formation sur les maladies du manioc et des bananiers : Des agronomes dotés de outils rentables pour améliorer la productivité agricole


C’est la salle de réunion du laboratoire vétérinaire à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, qui a servi de cadre pour la tenue de cet atelier consacré à la formation des chercheurs et cadres des établissements publics et des services centraux du ministère de l’agriculture sur la lutte contre les ravageurs et les maladies du manioc et des bananiers ainsi que d’autres plantes actuels et émergents dans les provinces de Kinshasa et du Kongo Central. Déclaré ouvert par le Directeur Général de l’Institut National pour l’Étude et la Recherche Agronomique (INERA) Jacques Lutaladio, cet atelier sanctionné par la remise des brevets s’est assigné comme but de doter les participants des outils rentables, mieux d’une nouvelle technologie destinée à combattre les maladies des plantes et à multiplier à grande échelle des semences saines. Il faut donc aussi souligner que cette nouvelle technologie consistera à améliorer la productivité agricole du manioc et du plantain mais aussi à relever le défi de la sécuritaire alimentaire en RDC où la production agricole est menacée par les espèces, les agents pathogènes et les mauvaises herbes.

« J’encourage la possibilité donnée par cet atelier pour faire des synergies entre la recherche agronomique pilotée par l’INERA, les laboratoires de plantes, les universités et les services centraux du ministère de l’agriculture qui sont dans la réglementation agricole pour nous permettre d’avoir le contrôle de notre production agricole à travers les variétés résistantes aux maladies, les boutures et les plants de qualité en vue de booster la production agricole dans le pays », tels sont les mots du Directeur Général de l’INERA prononcé lors de l’ouverture de la cérémonie avant de souligner que ces laboratoires doivent être mieux valorisés et de la meilleure façon pour faire face à la demande des plants de bonne qualité résistants aux maladies.

D’ailleurs, en ce moment, le gouvernement est en train d’envisager l’utilisation du manioc pour la production du pain en passant par la farine panifiable. « On peut arriver à celle-ci que si en amont nous avons des variétés résistantes, des boutures de qualité et des plants qui ne portent pas des maladies. Et vous pouvez avoir de production élevée qui va permettre d’avoir la farine panifiable », a-t-il souligné.

Avec cette nouvelle technologie, les chercheurs seront effectivement en mesure, a expliqué le Professeur Stéphane Tubene de l’Université de Maryland Eastern Shore (UMES) lors de la présentation générale du projet de la formation, de générer les matériels de multiplication qui soient homogènes. « Homogènes dans le sens que lorsqu’il y a maturation, les plantes croissent au même moment. Et quand se distribuer en masse, il y a moyen de les distribuer à grande échelle. En ce moment-là, on peut augmenter le rendement et la productivité de ses matériels », a-t-il précisé. C’est donc pour cette raison que ces chercheurs ont été initié à cette nouvelle technologie. Pour lui, il est temps que le défi de la sécuritaire alimentaire soit relever dans le pays. Comme dans tous les autres pays du monde, la production agricole est aujourd’hui menacée par la crise provoquée par la guerre Russo-ukrainienne. « La crise entre l’Ukraine et la Russie provoque beaucoup d’aleas. Ça ne se passe pas seulement ici au Congo puisqu’aux États-Unis nous sentons déjà les retombées de cette crise dans le sens que nous avons même une carence des fertilisants, de l’énergie pétrolière puisque lorsque les pays qui fournissent ces produits sont en crise, la carence s’accentue. Si à ce niveau là, les fermiers américains sont en difficultés. Donc c’est encore pire dans les pays en voie de développement », a-t-il noté.

Après le mot couverture prononcé par Jacques Lutaladio et la présentation générale de l’objet de la formation par Stéphane Tubene, cet atelier a été aussi marqué par des séances d’expérimentations dans les laboratoires de la clinique des plantes se trouvant dans le bâtiment du laboratoire vétérinaire. Les travaux aux laboratoires ont été conduit par Sadanand Dhekneg qui est aussi professeur à l’UMES. Ces expériences ont consisté à nettoyer les plantes du virus afin de pouvoir les propager et les multiplier à grande échelle. La démonstration réussie, Sadanand Dhekneg a procédé à une autre expérience, celle d’extraire l’ADN et l’ARN des végétales préparées dans les laboratoires de la clinique des plantes. « La clinique des plantes produit un grand travail. Elle détecte des maladies que les fermiers rencontrent généralement dans leur travail quotidien. Elle expérimente des maladies qui se font remarqués sur les plantes. En faisant ces expérimentations, les chercheurs peuvent les détecter et donner des conseils pour voir comment les combattre », a appuyé le Professeur Tubene.

L’atelier terminé dans une ambiance bon enfant, les participants se sont vu remettre des brevets de formation par les organisateurs. Il faut aussi donc signaler que cette même formation sera organisée, avant la fin de la semaine, à Mwuazi, l’une des stations de recherche de l’INERA situé dans la province du Kongo Central. Mais l’idéal est de proposer cette activité et la rendre plus disponible dans d’autres provinces notamment dans les stations de recherche de l’INERA notamment Mulungu, yangambi.

Organisé par l’University of Maryland Eastern Shore en collaboration avec le ministère national de l’agriculture, l’Institut National pour l’Étude et la Recherche Agronomique et la clinique des plantes à Kinshasa, l’atelier a donc visé à former les cadres qui travaillent dans la section des plantes et les maladies des plantes. C’est pour qu’ils soient en mesure de détecter les maladies à virus sur le manioc et les bananiers. Voilà le but poursuivi par cet atelier de formation. Dans l’avenir, « nous irons très loin pour commencer à collaborer pour certains besoins qui peuvent se manifester sur place dans chaque institution et pour des échanges avec des professeurs au niveau des universités », a promis le professeur Stéphane Tubene.

Djodjo Mulamba

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