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Félix Tshisekedi : Premiers pas d’un nouveau Leadership

Félix Tshisekedi

Félix Tshisekedi

Entre l’éthique de conviction et l’éthique de responsabilité, Félix Tshilombo Tshisekedi semble avoir choisi la responsabilité plutôt que de conduire sa lecture des faits comme baromètre de son leadership. En convoquant une réunion à la résidence d’Etienne Tshisekedi Wa Mulumba pour une mise en commun des faits survenus depuis ces derniers jours, il a posé les bases d’un nouveau leadership qui, s’il le mène à bon port, sera une grande révolution dans les mœurs politiques de l’opposition. Deux choses depuis longtemps ont brisé l’unité de l’Opposition, c’est d’abord le triomphe de l’égo personnel, alimenté par les expériences de privation, voire des brimades que certains ont subi dans la défense de leurs idées. Pour eux, comme ces idées furent combattues à un moment donné, il n’est plus possibles de les abandonner, elles sont marquées au fer rouge et doivent s’imposer comme valeurs à tous. Alors on peut aisément saisir que les échanges ne fonctionnent que du moment où ils ne portent pas sur l’essentiel, c’est-à-dire sur les positions stratégiques. Mais quand on aborde ces questions, à l’Opposition se pose tout de suite des interrogations sur la durée de votre Opposition, sur votre légitimité d’opposant, ect… Conséquence, il devient impossible d’avancer vers une masse critique nécessaire. Ensuite, il y a la ligne de la diabolisation qui se situait non dans le comportement des uns ou des autres au regard des idées qu’ils professaient mais elle était mesurée en fonction de ce qui était permis au leader seul de faire et pas aux autres.

En étant contesté par certains membres de l’Opposition, ses compagnons même, il a eu la force nécessaire d’affronter ces contradictions naissantes et de proposer une discussion au sommet et ce en pleine crise de légitimité au sein du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, RASSOP.

En prenant le courage d’affronter la réalité de la crise, Félix Tshisekedi a eu l’intuition de se positionner dans le schéma qui mène vers l’ascendance politique, et cette route passe par le service aux autres et la capacité d’être une synthèse des courants qui pullulent la plateforme.

Fils de son père, Félix Tshilombo l’aura été jusqu’au bout du bout. Mais au-delà de cette dimension filiale, il y a son choix politique, son engagement personnel qui n’est pas pris en compte parfois car Etienne Tshisekedi a eu des fils et tous ne sont pas en politique. Il a fallu à Félix le temps de choisir son combat, son parti, son leader et ses idées aussi. Il est vrai qu’il est difficile de faire sa route quand on est fils d’un tel homme, surtout quand on a choisi de se battre en politique à ses côtés.

L’Union pour la démocratie et le progrès social, UDPS, est créé depuis 1982 et c’est en 2016 que Félix est nommé Secrétaire général adjoint du parti et ce après avoir fait ses armes à la base. Limete en ce jeudi 09 mars 2017 a réussi à donner à Félix Tshisekedi l’occasion de se construire un leadership qui à la fois sera basé sur la réalité et qui sera loin des manipulations et gesticulations.

Quand on accepte de servir un peuple, il faut se mettre devant lui pour lui montrer le chemin et parfois ce même peuple peut vous bousculer parce qu’il est impatient d’arriver à des résultats.

Le Rassemblement, pour survivre, a besoin de se donner des perspectives nouvelles et celles-ci doivent transcender le conteste actuel qui sent l’odeur des successions et des pouvoirs de transition. Le Rassemblement a en face de lui deux grandes impasses auxquelles il doit trouver des voies de sortie. D’abord, son attitude à l’égard de la Majorité présidentielle, MP. Soit, il considère celle-ci comme un partenaire momentané avec lequel il peut construire un consensus minimum pour préserver les acquis de la République et choisir un chemin critique pour les élections. Soit, il se dit que les membres sont des adversaires avec lesquels il ne peut rien décider et s’inscrire dans un schéma d’obtenir l’alternance par des pressions politiques. Une autre impasse est celle de choisir dans un cas ou dans un autre quelle attitude et quel discours avoir à l’endroit du peuple qui s’est identifié dans son combat et qui supporte très mal les divisions actuelles au sein du Rassemblement. Félix Tshisekedi est celui à qui revient cette charge car personne ne lui contexte fondamentalement ce leadership, mais son plus grand combat est de gagner les mêmes galons au sein de l’UDPS. Il lui reste à convaincre les membres de son parti de le designer au moins comme président intérimaire en attendant un congrès qui sera celui de la restructuration et de la réconciliation de tous les courants UDPS.

Il doit développer ses capacités d’écoute et ses capacités et de conciliation en renonçant à son costume d’attaquant de pointe.

Adam Mwena Meji

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