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Mining Indaba 2024 :Le secteur minier et le numérique, un mariage rendu indispensable pour la promotion du local content

Ils sont venus de partout, de plus de 126 pays, plus de dix milles délégués représentant les parties prenantes dans le secteur des ressources naturelles. Ils avaient certes des agendas individuels spécifiques notamment, la recherche des nouveaux investisseurs pour certains et d’autres des opportunités d’affaires. Au-delà de ce B to B, des problématiques générales liées à l’optimisation du secteur sont naturellement remontées à la surface dans les débats. C’est ainsi qu’ils en sont arrivés à évoquer la question du développement des communautés où se déroulent les opérations de production. Une chose est certaine, depuis la mise en application des dispositions relatives à la redevance minière, les lignes ont commencé à bouger mais pas fondamentalement car, des gaps importants sont observés dans ces zones. C’est ainsi que certains opérateurs miniers en sont arrivés à capter en écho les préoccupations de l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications en République Démocratique du Congo (ARPTC) de développer et d’étendre le numérique dans tous le pays.

À Indaba Mining, le Président de la Chambre des Mines, Louis Watum, également Directeur-pays d’Ivanhoé Mines en République Démocratique du Congo et Président du Conseil d’administration de Kamoa Copper SA, a déclaré, ce mardi 06 février, qu’il existait des passerelles pour une collaboration entre les miniers et les opérateurs de télécommunications pour une installation judicieuse du numérique surtout dans les zones qui en sont totalement dépourvues.

Ivanhoé Mines, votre compagnie minière, est l’une des plus puissantes, avec des découvertes en découvertes, et aussi avec cette augmentation significative de sa production. Comment pouvez-vous impacter en tant qu’entreprise de développement local, surtout par le numérique ? A cette question de la presse, le Chairman du groupe Ivanhoé Mines en RDC n’est pas allé par le dos de la cuillère.

 » Je crois que le développement local, c’est l’affaire de tout le monde. Nous devons faire attention de ne pas concevoir des politiques de développement en milieu rural sans engager le dialogue avec ceux qui sont en milieu rural. Et donc, je pense qu’au-delà de la sécurité alimentaire, des besoins élémentaires des soins de santé primaires dont l’éducation, je crois que le numérique a toute sa place. Il faut trouver une façon, au-delà des projets miniers que nous faisons, de pouvoir appeler les autres partenaires pour le développement du numérique notamment les compagnies de téléphone mobile, cellulaire et autres pour pouvoir installer les antennes, avoir des larges bandes passantes et pourquoi pas commencer petit à petit à instaurer la culture du numérique. Parce qu’aujourd’hui, nous faisons partie d’un village global. On peut être à Basankusu, on peut être à Doruma, on peut être à Dilolo et partout, mais on fait partie d’un monde qui est aujourd’hui global. Il faut absolument que le numérique puisse suivre.  », foi de Louis Watum.

Au niveau de l’ARPTC, il est possible que dans l’établissement des cahiers de charges entre les communautés et les entreprises minières d’intégrer comme demande légitime l’implémentation systématique du numérique. Si ce mariage s’établit, il y aura un boom nécessaire et explosif du secteur car, le développement des réseaux de connectivité va augmenter sa compétitivité.

Pour Cyril Mutombo, Directeur-pays de Barrick Gold Corporation et Directeur général de Kibali Goldmines, il est temps que les opérateurs de télécoms viennent s’implanter dans ces zones car, ils participent non seulement à la défense des intérêts nationaux mais ils donnent une chance supplémentaire aux citoyens de combler le retard numérique qui ne cesse de se creuser entre les Congolais des grands centres urbains et ceux de l’arrière-pays qui peinent à obtenir les avantages induits du numérique. Au lieu de ne porter qu’un regard sur la compétitivité, il est demandé aux opérateurs du secteur de se projeter vers les niches que l’exploitation minière met à nu en structurant des populations qui deviennent ainsi dépendantes de la personnalité en question.

Quant à Denis Kalondji Ngoy, Directeur général de Knight Piesold Consulting RDC, le respect des standards qui a permis à sa société d’être acceptée comme une véritable réponse aux demandes des partenaires, ce respect est basé entre autres sur la maîtrise de l’outil numérique qui permet de dépasser les performances actuelles en structurant les approches.

 » Dans un pays comme le nôtre, Knight Piesold Consulting RDC dispose des serveurs, dispose d’un réseau internet à haut débit pour être déployé et être opérationnel sur toute l’étendue du territoire national sans problème  », a déclaré M. Denis Kalondji Ngoy, Directeur Général de KP Consulting RDC, au cours d’une interview exclusive accordée, le 06 février dernier, à Géopolis, en marge de Mining Indaba 2024.

C’est vrai que la RDC a eu des difficultés en termes de superficie du pays qui est trop grande mais en termes d’entreprise, a rassuré le DG Denis Kalondji Ngoy,  » la chance que nous avons est que Knight Piesold Consulting RDC opère sur toute l’étendue de la République quel que soit le coin  ».

 » Nous faisons le tour de la République et nous avons des connexions internet satellitaires, nous avons un système de gestion de l’internet qui permet à nos équipes d’opérer à n’importe quelle partie de la RDC. C’est ça le standard, c’est ça l’intérêt qu’on a dans ce pays d’avoir des compagnies qui peuvent justement fournir des services de qualité, des services d’excellence à des partenaires, à des clients  », a-t-il indiqué.

Quand on peut voir ces réalisations, on est en droit de se demander comment ce temps va être usité pour performer nos procédures et donner un sens à cette vie qui parfois ne demande que si peu pour retrouver sa dignité.

On en est qu’aux embrouillons d’une procédure qui patauge, il est venu le moment pour que des politiques publiques se mettent en place pour résoudre les vrais de la population.

Adam Mwena Manda

Envoyé spécial à Indaba

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