C’est une présentation qui avait été très attendue à Kinshasa, elle sera finalement reportée. Les auteurs présumés des cinq attaques qui ont traumatisé et endeuillé des familles kinoises n’ont pas tous été capturés. Le porte-parole de la police nationale congolaise promet que ladite présentation aura lieu probablement le mercredi 25 Juillet ou jeudi 26 « pendant que les investigations sont en cours » pour retrouver les fugitifs.
En l’espace de deux mois, ils ont perpétré cinq attaques dans la ville province de Kinshasa, la capitale de la république démocratique du Congo, une mégalopole de plus de 12 millions d’habitants qui vit désormais dans une psychose indescriptible. Le malaise généralisé dans la ville avait atteint son paroxysme le vendredi 14 juillet lorsqu’un commando avait fait une incursion macabre dans les bureaux du Marché central tuant entre autres l’administratrice du grand marché.
Lors de la cérémonie de présentation du nouveau commissaire général de la police nationale congolaise, le vice-premier ministre et ministre de l’intérieur et sécurité avait annoncé que « le moment venu, les auteurs des dernières attaques à Kinshasa » allaient être présentés à la presse. Emmanuel Ramazani avait même assuré que l’attaque du marché central relevait du « terroristes urbain ». « Nous avons toutes les indications » avait affirmé le vice-premier ministre.
Le numéro un de la sécurité en République Démocratique du Congo tenait aussi ce jour-là, à rassurer les kinois, affirmant que la police et tous les services étaient aux trousses de ces malfaiteurs. Entre-temps, d’autres événements sont survenus à l’Université de Kinshasa. « La colline inspirée » avait connu des soubresauts la nuit du Jeudi 20 juillet et vendredi 21.
Après les folles rumeurs, la police nationale congolaise et le commissariat provincial de Kinshasa, faisaient savoir à travers deux communiqués de presse que les tensions sur le site de l’Unikin, étaient une opération qui visait à arrêter le « cerveau-moteur » de l’attaque du grand marché, « le dénommé Ben Tshimanga qui se cachait sur le site». Le porte-parole de la police nationale avait assuré que les forces de l’ordre avaient, à l’issue de l’opération, « mis hors d’état de nuire la pièce maitresse de toutes les attaques qui ont endeuillé la ville de Kinshasa au cours de ces deux derniers mois ; il s’agit du nommé Ben Tshimanga ».
Le communiqué de la police nationale congolaise affirmait « qu’après interrogatoire, il était « établi » que le présumé auteur de l’attaque qui a couté la vie à Chantal Mboyo et au policier Kamambunzu, faisait aussi partie du même groupe qui en l’espace de deux mois, a perpétré cinq attaques dont celle du centre du centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa( ex prison de Makala), du parquet de Matete, de l’Etat- major du commissariat urbain du mont Amba et du commissariat urbain de la Funa.
Il faut dire qu’après l’attaque l’évasion spectaculaire de la prison centrale de kinshasa, des voix au gouvernement avaient pointé du doigt les adeptes de Ne Mwanda Nsemi qui par ailleurs a disparu dans la nature depuis, à la faveur de cette attaque le 17 Mai dernier. Alors, Ben Tshimanga, terroriste islamiste ? Adepte du Bundu Dia Mayala ? Bandit de grand chemin ? Autant des questions qui auraient pu trouver un début de réponse le Lundi dernier. Mais cela n’est que partie remise.
Patrick Ilunga
