Santé

Trypanosomiase : Attention à la recrudescence

C’est une alerte du Programme National de lutte contre la trypanosomiase Humaine Africaine (PNLTHA): Cette maladie, connue sous le nom de « maladie du sommeil » est sur le point de resurgir. Elle a été en baisse depuis des années, mais au regard de la situation épidémiologique actuelle, cette pathologie risque de refaire surface en République Démocratique du Congo. Selon un rapport de l’OMS, « la RDC regorge 85 % des des cas de la Trypanosomiase déclarés dans le monde sur un ensemble de 36 pays où sévit la maladie. C’est pourquoi, il a été jugé utile de mettre un accent particulier dans la lutte contre la Trypanosomiase Humaine Africaine (THA). Actuellement, avec tous les efforts consentis dans la lutte, la RDC a déclaré 425 nouveaux cas en 2021 ». Le PNLTHA indique quant à lui que si l’année 2021 a confirmé une tendance à la baisse de la maladie, l’année 2022 pourrait être le début d’une montée de la courbe de la THA. Selon les résultats du dépistage effectué au premier semestre 2022, 203 cas de la maladie ont été détectés sur 450.000 personnes examinées.

 Kinshasa a enregistré au total 6 nouveaux cas sur 10.547 personnes examinées.

Le PNLTHA précise qu’en cas d’intensification des dépistage, le nombre de nouveaux malades augmenteront à coup sûr. D’où l’alerte sonnée par le PNLTHA et l’OMS.

Vendredi 07 octobre, cette structure du ministère de la santé (PNLTHA) a réuni les journalistes spécialisés sur les questions sanitaires ainsi que la coordination nationale de renforcement du système communautaire en RDC (CNRSC), une structure d’accompagnement de gestion sanitaire, pour sensibiliser sur le risque que pourrait induire une négligence accrue autour de cette maladie. « Nous constatons qu’il y a un relâchement qui commence à se créer. Si on ne fait pas attention, nous allons assister à une recrudescence de la maladie. C’est pourquoi nous insistons pour que les gens sachent que cette maladie est réelle et peut revenir à tout moment « , a déclaré Philémon Mansinsa, chargé de la lutte antivectorielle de la THA et chargé de communication au PNLTHA.

Le technicien interpelle par là les autorités politiques, administratives et même les parlementaires. En effet, la RDC s’était engagée à vaincre et éliminer la Trypanosomiase Humaine Africaine à l’horizon 2030. Cet objectif repose sur un engagement continu sur toute l’étendue du pays avec une approche multidisciplinaire. Voilà que, après l’engagement de l’État, une léthargie s’est installée et le PNLTHA se retrouve à court des moyens financiers pour maintenir la lutte en vue d’endiguer une maladie qui s’est enracinée dans les zones rurales, principalement.

Selon le Docteur Danilo Miakala, coordonnateur provincial (Kinshasa et Kongo Central) du PNLTHA, même la ville Kinshasa n’est pas épargnée. 5 des 35 zones de santé de la capitale congolaise sont le réservoir de la Trypanosomiase. Ces zones endémiques sont dans la périphérie de Kinshasa, comme à Maluku, par exemple. Il y a urgence pour endiguer ce mal sournois pour éviter une situation similaire à celle de 1998 où la THA avait refait surface avec une charge de morbidité et mortalité élevée.

Le PNLTHA appelle de ce fait le parlement, autorité du budget, d’activer la ligne budgétaire (déjà existante) en faveur de cette structure spécialisée du ministère de la santé afin d’intensifier la lutte contre la THA et d’accroître la couverture sanitaire, encore faible, surtout dans des zones à risques.

La Trypanosomiase Humaine Africaine est une maladie tropicale transmise par la piqûre de la mouche Tsé-tsé. Cette maladie se manifeste par des symptômes tels que le sommeil, les céphalées, des fièvres, des courbatures, l’inflammation des ganglions et même dans certains cas, des troubles neurologiques.

Patrick Ilunga

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