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Vient de paraître : L’ouvrage du Professeur Raphaël Tshimanga sur le  » Nexus Climat-Eau-Migrations-Conflits dans le Bassin du Congo  »


Le bassin du Congo est le deuxième plus grand bassin hydrographique au monde après celui de l’Amazonie, et offre des opportunités qui sont perçues comme solutions alternatives pour développer les stratégies d’adaptation aux impacts du changement climatique en Afrique. Cependant, cet écosystème longtemps considéré comme épargné des menaces du changement, s’illustre aujourd’hui par une grande vulnérabilité due aux extrêmes climatiques très variés, mais aussi aux effets des activités anthropiques. C’est le cas des récentes inondations dans le sous-bassin du lac Tanganyika, de l’éruption volcanique dans le sous bassin du lac Kivu, et de la catastrophe environnementale due à la pollution des eaux de la rivière Tshikapa dans le sous-bassin de la rivière Kasaï, dont la RDC a été victime au cours de l’année 2021.

Ces conditions de vulnérabilité sont exacerbées par la présence massive des migrants Mbororo vers le Bassin du Congo, plus particulièrement dans la partie Nord-Est de la RDC, où les communautés locales payent déjà un prix lourd de plus de deux dernières décennies des conflits armés et guerres civiles, déplacements internes des populations, exploitation illicite et dégradation des ressources naturelles, absence des structures socio-économiques de base, et pauvreté aiguë.En outre, les multiples et ambitieuses requêtes de transfert d’eau du Bassin du Congo pour maintenir et revitaliser les niveaux d’eau du lac Tchad, ou soit alimenter d’autres pays d’Afrique sous stress d’eau, sont également au coeur d’intenses débats régionaux qui font intervenir la théorie de la  » guerre de l’eau  » où les conflits socio-politiques déclenchés par l’eau.

Tous ces problèmes, non seulement illustrent l’échec de notre lutte commune pour la protection et la préservation du bassin, mais aussi sont l’arbre qui cache la forêt des faiblesses des outils techniques et juridiques de protection tant quantitative que qualitative des eaux du Bassin du Congo. Ceci suggère le besoin d’une compréhension approfondie des interactions entre le climat, l’eau, les migrations et les conflits, en vue d’élaborer des stratégies d’adaptation, orienter les politiques publiques nationales et régionales, ainsi que le renforcement des capacités de différents acteurs dans le but d’apporter des solutions durables au développement humain et à la résilience des communautés dans la région.

C’est dans ce contexte que l’Université de Kinshasa (UNIKIN), à travers le Centre de Recherche en Ressources en Eau du Bassin du Congo (CRREBaC), l’Observatoire de Gouvernance (OG) et l’École Supérieure de l’Eau (ESE), ont organisé une journée Scientifique sur le Nexus Climat-Eau-Migrations-Conflits dans le Bassin du Congo, le mercredi 8 juin dernier, dans la salle de promotions Mgr Luc Gillon.

A en croire Raphaël Tshimanga, professeur à la faculté d’Agronomie à l’UNIKIN et investigateur principal du projet, il est important que l’on puisse comprendre ce que c’est le bassin du Congo.

Résumant son ouvrage, l’auteur indique que c’est un livre qui aborde la problématique de l’état de nos frontières, parce qu’un État ne peut pas exister, à l’en croire sans la gestion efficiente et efficace de ses frontières.

 » Nous avons des questions qui se posent sur la région de l’Afrique centrale. Des questions de la protection de l’environnement, des questions de la vulnérabilité des communautés qui vivent au dépend des ressources naturelles et des questions de conflits – migrations. Ce sont là des questions qui se posent depuis plusieurs décennies et qui n’ont jamais trouvées des réponses « , a déclaré en substance Raphaël Tshimanga. Avant d’ajouter :  » c’est au niveau public, au niveau régional et au niveau international. Et c’est sur ces questions essentielles que notre Centre de recherche en ressource en eau du bassin du Congo et l’Université de Kinshasa en partenariat avec d’autres collaborateurs tels que l’Observatoire de Gouvernance et d’autres partenaires internationaux, nous nous sommes attelés pendant 3 ans à pourvoir faire de recherches sur ces questions. Aujourd’hui, c’était le jour où on devait présenter les résultats de cette étude menée sur le Climat-Eau-Migration-Conflits dans le bassin du Congo  ».

Il faut alors considérer le contrôle comme une exigence de politique publique qui prenne en charge la nécessité de protection des frontières afin que pénètrent dans l’espace vital national les faits, les biens et les idées qui participent au développement de celui-ci.

Cet homme de science a souligné que publier ou écrire et aussi matérialiser une œuvre relève de l’effort collectif. L’auteur a remercié toutes les énergies et intelligences qui ont participé à l’élaboration de cet ouvrage.

A quoi la RDC peut s’attendre ?

Ici, l’auteur de cet ouvrage avance que :  » La RDC est maintenant renforcée en terme d’informations. Les informations qu’elle peut utiliser pour pourvoir mieux aborder ces questions qui se posent depuis les décennies « .

Pour sa part, Bernard Lututala, personne en charge d’examiner les relations entre la migration et le changement climatique dans cette équipe des chercheurs, démographe de profession mais aussi Professeur et doyen à l’Université de Kinshasa, a expliqué, à son tour, le concept de la transhumance transfrontalière dans le bassin du Congo. Un exercice qui consiste à quitter un pays vers un autre. Ce scientifique congolais considère cela comme étant un danger que beaucoup de nos dirigeants ignorent.  » Ce phénomène nécessite des mesures transigeantes « , a-t-il souligné.

Le temps fort de ce vernissage est justement son baptême par le représentant du ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire. Ce moment a été suivi par le lancement officiel de la vente du livre et la remise symbolique des livres dédicacés, suivi des encouragements de l’assistance. C’est par l’hymne national et par une ambiance bon enfant que s’est clôturée la cérémonie.

Voldi Kengi

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