Société

1921-2021 Cent ans du kimbanguisme en RDC : Avons-nous compris le sens et la portée de cette dispensation ?

Le mystère du triptyque reste entier

Dans les terres brulées du pire colonialisme inspiré d’un système féroce, alors que le pays de ses ancêtres était sous coupe gardée, est apparu un homme, qui était porteur d’un message d’un humanisme exceptionnel. Simon Kimbangu avait commencé sa mission dévalant, les collines de NKamba en s’adressant à la race humaine au travers de son peuple. Il a commencé à agir avec une force puissante sur les problématiques individuelles et collectives. IL a permis en quelques mois le réveil des âmes qui étaient prostrées dans un mutisme spirituel sans nom. Des âmes humaines qu’ on avait embarqués dans une identité d’emprunt, leur montrant un horizon d’esclaves, des âmes qui avaient cessé de croire en leur propre histoire, alors qu’elles descendaient d’une grande royauté, d’une lignée de noblesse.

Dans cette Afrique Centrale plongée dans la nuit noire de l’exploitation de l’homme par l’homme une voix s’est levée pour proclamer que tous les hommes étaient égaux et que Dieu du ciel était partie prenante dans l’histoire des hommes quel que soit leur race. Alors que l’évangile prêchée à l’époque avait hiérarchisée les races et avait disposé les noirs comme esclaves perpetuels des autres au nom d’une malédiction tirée d’une interprétation orientée des saintes écritures, Simon Kimbangu a proclamé l’évangile de la vérité et de l’égalité. IL a vu l’avenir de cette humanité au travers des combats qui allaient venir et par lesquels ces vérités allaient devenir réalité.

Sa parole vécue fut l’ancrage d’une puissance qui allait embraser des millions des congolais qui ont compris qu’il y avait là une occasion de progrès dans le sens des valeurs, car il donnait à chacun l’occasion de se situer par rapport à lui-même au regard des forces de perdition en activité en Afrique.

L’œil du prophète a consolé son peuple de son joug lourd, constitué des travaux forcés. Une terre, le Congo où les mains qui ne servaient plus à rien, devaient être coupées tant qu’elles étaient destinées à la couper du caoutchouc. Ces mains devaient se buriner dans la casse de la pierre pour assurer au capitaliste les voies d’évacuation du produit de sa prédation. Comment dire à ces hommes et femmes à qu’on avait rendu manchots qu’un jour viendrait ou ils seront libres, qu’ils vivront dans une terre prospère ou ils auront entre leurs.

IL savait lui que cet évènement douloureux allait changer à jamais la vision des noirs sur leur propre image. L’œil du prophète avait même vu les périodes troubles qui allaient succéder à ces indépendances, car beaucoup des noirs devenus responsables à leur tour ont vite fait de reproduire le même modèle de prédation et de domination fondé sur une discrimination éhontée. Les mêmes antivaleurs ne pouvant produire que les mêmes effets, le pays a de la peine à décoller car il n’a jamais voulu intégrer la force et la vérité prophétique véhiculé par Simon Kimbangu.

Comment expliquer cette attitude ? Comment comprendre que les belges eux-mêmes qui connaissaient la valeur de leur « ennemi » l’aient arrêté, condamné et retenu pendant trente ans alors que ses propres compatriotes aient réduit les hautes valeurs portées c par ce grand appelé au statut d’une simple secte évoluant u Kongo Central ? L’œil du prophète avait déjà vu cette trahison ultime par l’élite congolaise qui allait être séduite par la vie des clinquants comme le colonisateur l’avait incarné. Simon Kimbangu dans un testament ultime laisse à son peuple un triptyque extraordinaire qui devait d’ailleurs figurer dans l’effort culturel des peuples en voie d’émancipation. L’œil du prophète demande au peuple de se construire sur trois valeurs à savoir l’amour, le travail et la loi.

Cent ans déjà. Avons-nous compris ce message ? Avons intériorisé la force contenue dans ces trois concepts ? Il est navrant de dire non, car le pays est traversé par un incivisme sans pareil avec le triomphe d’une culture des privilèges ou les personnes élevées en honneur et en dignité estiment que cette élévation est justement un droit à ne pas respecter les normes édictées la loi. Le pouvoir est perçu non comme un service mais comme une exemption au respect des lois. Pour s’en convaincre si nécessaire il faut simplement voir comment mêmes têtes couronnées empruntent les voies interdites, les sens uniques pour circuler comme si le code de la route était fait pour le « petit peuple ». Parlant du travail, c’est parler de cette perversion des valeurs où des millions des jeunes au lieu de retrousser les manches pour transformer leur pays, ont décidé de vivre de la cueillette, de la mendicité, des services aux coups immoraux. Le travail qui ennoblit l’homme et qui transforme la société est absent.

A la place c’est l’argent qui triomphe et qui est le leitmotiv de toute action individuelle ou collective. L’amour de la patrie qui alimente la bonne citoyenneté est absent, il suffit de voir le volume des détournements des fonds publics, la fuite des cerveaux et les conflits inter communautaire pour s’en convaincre aisément.
Simon Kimbangu reste l’une des plus grandes révélations sur le destin et l’avenir de la RDC dans sa dimension prophétique. Son message qui reste à d’ouvrir doit toucher l’essence de la société pour qu’ il dégage sa puissance véritable.

Adam Mwena Meji

 

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