Economie

60 ans d’indépendance / Un changement de paradigme économique s’impose : La création d’une bourse à Kinshasa, une planche de salut

Et si la République Démocratique du Congo décidait de changer son paradigme économique pour optimiser et assainir son économie en vue d’envisager un avenir meilleur ? Cela est la volonté exprimée du président de la République, à en croire ses différentes initiatives depuis son accession au pouvoir. Aujourd’hui, en 2020, 60 ans après son accession à la souveraineté nationale, le pays a besoin d’imprimer une marque nouvelle dans son économie. Selon les spécialistes, la planche du salut pour y arriver est la création d’une place Boursière. Le Congo est le plus grand pays au monde sans la bourse. Selon les spécialistes, la création d’une bourse « est un pas de géant dans l’économie et la lutte contre la corruption ». Toujours selon les spécialistes, « l’établissement d’une bourse à Kinshasa est une étape importante dans l’émancipation économique de la RDC ». Cette idée, lancée par un esprit éclairé, a été soutenu par Philippe Croonenberghs, Le PDG de Texaf, une holding belge côté en bourse et active au Congo. Le leader de Texaf a adressé une note au président Félix Tshisekedi. La création d’une bourse est l’une des principales recommandations.

Selon Croonenberghs, la création d’une bourse peut être à l’origine de grands progrès. « Il y a beaucoup d’argent qui circule dans l’économie, qui est souvent obtenu obscurément dans les cercles supérieurs. Je ne préconise certainement pas la régularisation de cet argent. Mais les congolais bénéficieraient beaucoup plus de cet argent s’il parvient à l’économie par la Bourse que de l’argent qui entre dans un circuit criminel ou dans des paradis fiscaux », soutient le patron Belge, qui ajoute, « avec une croissance économique de 6% en moyenne, l’une des réserves des matières importantes les plus importantes et les plus diversifiées au monde, une gigantesque zone de terre agricoles vierges et une population jeune, le Congo est intéressant pour les investisseurs sur le papier. Mais la corruption, la pauvreté et l’insécurité continue à faire oublier ces avantages. Le Congo se classe Cinquième dans l’indice mondial des États en faillite ».

Le PDG de Texaf y croit dur comme fer. Son idée a eu déjà à effleurer la Fédération des Entreprises du Congo. Cette dernière a réalisé une enquête sur les avantages et les inconvénients de la création d’une Bourse. Selon un analyste de l’économie et des finances, « Il y a encore des pierres d’achoppement majeures dans l’organisation du marché monétaire au Congo, largement dominé par la trésorerie. Seulement 14% de la population possède un compte bancaire et sur le gigantesque territoire, il n’y a que 0, 14% agences bancaires pour 1000 Km2 . Grâce aux services bancaires par smartphone qui augmente de 20% par an, un rattrapage est en cours. L’absence d’un registre central de la population est également un problème délicat. Les services bancaires en ligne, sans parler des services de courtage, ne peuvent fonctionner que si l’identité du client est connue. Cette identification n’est par une tâche facile au Congo. « Une bourse pourrait donner lieu à un renforcement du système bancaire et à d’autres réformes ».

Contrairement à ses voisins comme le Rwanda, l’Ouganda, et de l’Angola, la RD Congo n’a jamais eu de bourse. Le Congo a cofondé l’indice boursier régional BVMAC (Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale) en 2008, mais la participation des entreprises congolaises à cet indice est restée lettre morte. BVMAC a fusionné avec la bourse du Cameroun sans jamais avoir une entreprise congolaise sur ses tables. La Banque Centrale du Congo (BCC) a exploré en 2013 des pistes pour mettre en place un marché financier à Kinshasa. Ces plans ne sont jamais sortis des blocs de départ en raison de l’instabilité politique.

Une place boursière joue le rôle d’être à la fois un lieu de financement où les entreprises, les états ou les collectivités émettent des actions, obligations. Une Bourse est également un lieu de placement pour des investisseurs.

Selon les experts, « les centres financiers ont vu le jour en Afrique au cours des dernières décennies, le Ghana et le Nigéria sont de bons exemples de réussite en la matière, où cela a eu un impact positif sur l’économie ».

Patrick Ilunga

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