Dans un climat plutôt serein, dans une atmosphère comparable à celui d’un deuil, tel est d’ailleurs le cas, les travaux sur l’arrangement particulier après avoir été suspendus, le 31 décembre 2017 dernier, ont repris leur cours normal au Centre Interdiocésain de Kinshasa-Gombe. Comme l’éthique l’exige et la culture Bantoue, Monseigneur le Président de la Conférence Episcopale Nationale du Congo, CENCO, Marcel Utembi Tapa, a introduit son discours de réouverture des travaux sur l’arrangement particulier par une minute de silence en mémoire de l’icône de la démocratie congolaise, Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, décédé le 02 février 2017 à Bruxelles, en Belgique, suite à une embolie pulmonaire.
‘’Nous exhortons les uns et les autres à s’entendre rapidement de manière à permettre que le peuple congolais offre à l’illustre disparu des funérailles dignes de son rang au niveau national’’, a déclaré le prélat catholique évoquant la question des funérailles du Président national de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS, Président du conseil des sages du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, RASSOP et enfin, président du Conseil National de Suivi de l’Accord, CNSA.
A la question de savoir, si la relance des travaux de l’arrangement particulier allait attendre la finalisation des obsèques du leader Maximo, après discernement et avis favorables de bons nombres de parties prenantes aux négociations, les princes de l’Eglise ont répondu par la dernière volonté du défunt. Ce dernier aurait préféré voir se réaliser, dans un délai utile, l’accord politique, global et inclusif du 31 décembre 2016. De ce fait, pour l’intérêt supérieur de la nation toute entière, le Présidium de la CENCO a estimé que les travaux sur l’arrangement particulier devraient se poursuivre sans atermoiement comme l’aurait voulu Etienne Tshisekedi, avis partagé par les Présidents de deux Chambres du parlement.
Par ailleurs, conscients du fait que le décès presqu’inattendu du président Tshisekedi a laissé un vide à la tête du RASSOP, privant ainsi cette méga plateforme de l’Opposition de son autorité morale et de ce fait, de son interlocuteur de haut niveau pour le présidium de la mission des bons offices et le Président de la République qui est en même temps l’autorité morale de la Majorité Présidentielle ; Conscients également du fait que tout récemment le RASSOP venait de rendre publique sa restructuration dans laquelle sont identifiés les nouveaux responsables, ceux qui ont le pouvoir d’engager cette famille politique devant les tiers, le bureau de la mission des bons offices a pris acte de cette organisation et estime que le vide est déjà comblé à la tête du RASSOP.
Du reste, la CENCO ne peut qu’émettre les vœux de voir les travaux aller de l’avant le plus rapidement possible étant donné que le grand élément de blocage a été écarté.
‘’Le peuple congolais, les amis de notre pays, les hommes et les femmes de bonne volonté s’interroge sur l’avenir de l’Accord politique global et inclusif que vous avez signés le 31 Décembre 2016 engageant ainsi les composantes politiques et sociales que vous représentés vers la voie de sortie pacifique de la crise sociopolitique, sécuritaire et économique que connait notre pays.’’
Selon Mgr Utembi, il est admissible que les travaux de l’arrangement particulier prennent plus du temps que l’Accord proprement dit. Il n’est pas normal que les négociateurs s’en lissent sur des questions du partage du pouvoir oubliant ainsi que la finalité principale de l’Accord consiste en l’organisation des élections dans le délai, a-t-il ajouté.
De tout ce qui précède, Mgr le président, prenant la parole au nom de la CENCO, médiatrice de ces assises, a conclu son propos en signifiant que le peuple congolais est à bout de patience. Les congolaises et congolais qui tiennent à élire leurs dirigeants d’une manière démocratique obligent les négociateurs à aller vite à l’essentiel.
‘’Nous ne pouvons pas échapper à cette obligation morale et patriotique’’, a martelé Mgr Utembi. Pour mener à bien cette lutte, la CENCO promet de mettre à contribution tout ce qui à son pouvoir pour que finissent rapidement les travaux de l’arrangement particulier afin de permettre dans un temps record, la mise en œuvre intégrale de l’Accord du Centre Interdiocésain. Elle promet également d’être attentive de manière à déceler toute manœuvre dilatoire, établir les responsabilités et prendre le peuple congolais en témoin en cas de pépin de la part des composantes.
Annie Ngomamvula
