Economie

Difficultés économiques : La production locale, une solution ultime

Inflation à deux chiffres, production locale quasi inexistante, dépréciation du franc congolais et hausse des prix des produits sur le marché : les congolais font face aux pires difficultés économiques, à quelques semaines du prochain gouvernement qui sera le premier du deuxième mandat de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, cinquième président de la République Démocratique du Congo (RDC).

« C’est tellement dégoûtant ce que nous vivons sur le plan économique. Il y a la hausse de prix des produits sur le marché et le taux de change ne baisse pas. Donc on ne sait pas quand on va finir avec cette situation », déplore Catherine Sura, dans sur le boulevard du 30 juin. Comme des millions de ses compatriotes, cette habitante de Kinshasa, la capitale congolaise, est un médecin dans un hôpital de la place pour pouvoir faire vivre sa famille.

Le redressement économique du géant de l’Afrique subsaharienne, pays de plus 100 millions d’habitants dont la majorité vit de moins de 2 dollars americains par jour, sera l’un des grands enjeux du prochain gouvernement, avec l’insécurité (rébellion du M23 et d’autres groupes armés locaux).

Principal producteur du cuivre et du cobalt du continent, la RDC possède d’immenses ressources naturelles, notamment en minerais stratégiques pour la fabrication des batteries électriques. Mais la guerre à l’Est, le conflit russo-ukrainien et les risques climatiques mettent à genoux son économie, déjà affectée par les violences qui paralysent l’agriculture et le commerce dans de vastes régions du nord-est du pays.

La moindre dépense est devenue un casse-tête pour les populations. L’inflation en cumul annuel tourne autour de deux chiffres, et la monnaie nationale, le franc congolais, ne cesse de dégringoler face au dollar actuellement 2750 franc congolais pour un dollar au marché parallèle, contre 1600 en 2018.

Depuis des semaines, la population perd son pouvoir d’achat. Des prix de produits sur le marché montent en flèche, et beaucoup ne savent pas à quel saint se vouer. Dans plusieurs grandes villes, Kinshasa, Goma, Mbuji-mayi et Kananga, l’exaspération générale risque de déboucher sur des manifestations .

Production locale

Les économistes congolais plaident pour une cause pas du tout des moindres: La production locale [Made in Congo] afin de mettre fin à la dépendance. « Il faut relancer l’économie et mettre fin à l’importation puisqu’on importe plus qu’on exporte. Le pays doit produire comme vers les années 60 et 70. On produisait autant des minerais mais maintenant ce n’est pas le cas », explique l’économiste Dominique Kalala en soutenant que la production est le reflet de la santé économique d’un pays. « Quand il n’y a pas la production, nous faisons du sur place ».

« Nous avons une économie extravertie. C’est-à-dire une économie dépendante de l’extérieur. Donc, si l’extérieur ne produit pas, nous aurons d’énormes problèmes », explique un autre économiste Dieudonné Mulamba qui pense aussi que la RDC doit d’abord commencer à augmenter sa production intérieure. Ce qui va lui permettre de plus dépendre de l’extérieur.

Djodjo Mulamba

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