Politique

Dossier Minembwe : Etranges contradictions du gouvernement du Sud-Kivu

Alors que le ministre d’Etat Azarias Ruberhwa n’a pas encore répondu aux questions pertinentes lui posées par les députés nationaux, questions nées des interrogations des suites de l’installation des bourgmestres de Minembwe, un changement radical est intervenu dans les propos de certains membres du gouvernement provincial du Sud Kivu qui en l’espace de deux semaines ont servi deux versions contradictoires sur les faits sous examen. Ces contradictions jettent un discrédit sur la véracité et la crédibilité des institutions provinciales s’agissant de leur responsabilité dans la gestion de ce dossier. Alors qu’il revenait de mission à Minembwe, le ministre provincial qui a procédé à cette installation dans un contexte non conflictuel, assumant l’acte posé avait fait des déclarations précises à savoir que cette commune n’avait que dix kilomètres carrés et que contrairement aux rumeurs qui circulaient déjà , il avait tenu à préciser qu’ elle ne touchait à aucune autre entité : ça ne touche pas au territoire de mwenga, ça ne touche pas au territoire d’Uvira, ça ne touche pas au territoire de walungu. J’ai suivi des personnes qui disent que cela va au-delà de Kamanyola. Par ces propos, le ministre du sud Kivu remettait les pendules à l’heure et réclamait la paternité de l’action qui pour lui était conforme aux pratiques consacrées.

Il n’y avait pas lieu de faire des vagues. Mais entre-temps il y a eu le débat au parlement ; avec un usage permanent des arguments populistes, tirant sur la corde sensible de l’intolérance et de la société des préjugés, la séance plénière semble avoir eu des effets puissants qui ont délié la langue du même gouvernement provincial par le biais du même ministre pour servir une autre version des faits qui est totalement en contradiction avec la première. Cette fois ci le ministre signe un communiqué dans lequel il prend à parti le ministre d’Etat l’offrant en holocauste à une opinion publique chauffée à blanc par des propos teintés d’une forte diabolisation ou le délit de faciès est perçu en filigrane comme un argument de pré culpabilité. Le ministre provincial prend à partie les propos du ministre devant les députés comme un tissu des mensonges et déclare que c’est lui le ministre qui n’avait demandé que soit faite l’installation du bourgmestre au cours d’un diner. Le ministre déclare que le PV d’installation n a été élaboré que le lendemain du fait de l’absence du cachet et de l en tête au moment de l’activité. Pour le gouvernement provincial le ministre d’état cherche à jeter le mauvais colis sur le gouvernement provincial pour échapper à sa responsabilité.

Des questions restent pourtant posées au regard des déclarations contradictoires. La première chose qui doit être précisée est celle de savoir dans quelle version les propos du gouvernement provincial ont subi des pressions ? Si c’est la première fois, alors, pour quelles raisons il aurait agi et quelle faiblesse il aurait pour être accessible à la dite pression ? Si c’est au niveau de la dernière version de l’affaire on peut comprendre qu’il ait fait un rétropédalage au regard du tollé suscité p&&r cette installation ? Le ministre Lwabanji Lwasigabo engage-t-il tout le gouvernement provincial dans cette croisade anti ministre d’Etat ou il agit dans la proportion de son pouvoir ? Ce qui est vrai ce que dans ce dossier les faits sont moins importants que les préjugés nourris par les protagonistes. Une des choses est certaine, des personnes s’opposent à l’érection de cette commune par le fait des préjugés qui pullulent dans cette zone. Comment défendre les droits inaliénables des congolais si au quotidien le raisonnement pour y parvenir est flottant ? Comment ramener la paix ou certains sont déniés de leur droit constitutionnel ? Ce sont des questions qui appellent à une large concertation et qui ne devraient pas se focaliser sur la seule commune de Minembwe. Seule une commission indépendante avec des termes de référence précis peut arriver à cette délimitation qui n’est plus un simple travail de géomètres. Le décret de 2013 porte en lui plusieurs irrégularités qui demandent un réexamen et une nouvelle attribution des rôles dit un autre député.

Robert Tanzey

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