Economie

Dossier spécial : Réformes au FPI Les premiers résultats sont là

Il est devenu symptomatique du secteur public congolais qu’il n’est pas performant et que le portefeuille de l’Etat ainsi que ses établissements publics sont mal gérés et constituent la faiblesse du tissu économique national.

Au fil des années, ce cliché s’est installé et a occulté les efforts fournis par certaines entreprises qui ont décidé, grâce à des managements de talent, de renverser les rapports de force et de basculer vers une croissance positive, en jouant à la perfection le rôle attendu d’eux par l’Etat propriétaire et les populations bénéficiaires. Parmi ces structures qui ont franchi la ligne douteuse et qui peuvent aujourd’hui porter l’espérance économique et industrielle du pays, il y a le Fonds de Promotion de I ’Industrie (FPI) qui a intéressé notre service d’investigation économique et de monitoring des performances.

Depuis quelques mois, nous avons suivi des indicateurs précis, définis par l’actuel management à son arrivée et sur lesquels notre équipe a rassemblé au fil du temps des informations qui sont recoupées, réévaluées et qui aboutissent à l indentification des résultats probants. Au moment où nous mettons ces propos en ligne, il y a une forme de campagne qui subsiste dans les réseaux sociaux autour des faits et des contrefaits sur le FPI. Notre papier est indépendant de cette polémique et il s’adresse à ceux dans l’opinion qui sont réellement préoccupés par la vie de nos entreprises et qui ne font pas commerce des ambitions personnelles au détriment des intérêts majeurs de la communauté.

A l’arrivée du comité Kitebi et selon les documents publics consultés et les déclarations des politiques générales déclinées par le nouveau directeur général, il avait identifié six problématiques qui nécessitaient des approches responsables et efficaces. Il s’agit de la question de la gouvernance, de la mobilisation de la ressource, de la politique de financement, du système d’information, de la maitrise des effectifs et de la question de l’éthique.
Face à ces questions cruciales dont le solutionnement dépendait de la vie de l’entreprise, le comité de gestion du FPI s’est résolu à adopter une approche responsable, ne se dérobant pas face aux difficultés soulevées mais faisant montre d’un courage et d’une détermination qui lui donnent aujourd’hui les résultats dont nous parlons.
Par des décisions cohérentes et de nouvelles procédures, les dirigeants du FPI ont fait retrouver au conseil d’administration sa place de choix, en lui conférant toutes ses attributions. Cet organe joue pleinement son rôle au point que pour des prêts de plus d’un million de dollars, l’aval du Conseil d’admiration est requis. Dirigé par un homme aussi expérimenté en la personne d’Isidore Kabue, ancien ministre de l’agriculture, cet organe permet au comité de gestion de jouer à plein régime de performance. Toujours sur le plan de la Gouvernance, le tandem DG/DGA fonctionne à merveille. A son niveau, le comité de gestion a réhabilité le comité de direction ou chaque responsable de département est consulté en temps réel, même les directeurs provinciaux qui ont la possibilité de contacter directement la direction générale. On a compris que trois concepts sont mis en jeu au sein de cette entreprise notamment la responsabilisation, la redevabilité et la participation.

Ces nouvelles dispositions et leur appropriation par l’essentiel des cadres et agents du FPI ont eu comme effet de sortir celui-ci d’un état d’entreprise à déficit vers une entité performante. C’est ainsi que la mobilisation de la ressource principale à savoir la TPI a connu une augmentation fulgurante. Avant ces réformes, la taxe s’élevait à 3 millions de dollars le mois. Les derniers chiffres parlent de 10 millions de dollars. Les responsables du Fond ont travaillé en interne sur les points de coulage et ont réussi à remettre les différentes procédures en marche. S’agissant du recouvrement des prêts, l’on sait que le stock était de 160 millions. Grace à une approche particulière des clients et la réalisation des garanties aidées en cela par des services appropriés, le FPI est à même de récupérer au moins 30 millions par an de ces créances.
Grace à cette santé financière retrouvée du fait d’une gestion rigoureuse, le FPI a regagné la capacité de lever des fonds extérieurs pour réaliser certains projets importants.
Quant à la politique de financement, le FPI a revisité ses stratégies en mettant en place des mécanismes d’accompagnement des opérateurs en entrant parfois directement en contact financier avec les fournisseurs de ceux qui sont en projet de financement.

Une des grandes innovations de cette politique est sans doute l’introduction des études monographiques qui permettent une connaissance approfondie du terrain et des facteurs économiques et autres qui interviennent dans le champ du projet financé. Ces études sont une ressource essentielle dans la mise en place des politiques publiques et surtout, peuvent créer des connexions entre différents projets. Le FPI qui plaide pour l’émergence d’une classe d’opérateurs économiques, a réussi à mettre en place des startups à Kinshasa et à Goma. Une approche entrepreneuriale en faveur des jeunes et des femmes est en pleine expension.

Pour rendre la gestion fluide et augmenter le niveau de transparence des activités, le comité Kitebi a mis en place un système d’information numérique qui permette une connaissance en temps réel de la perception de la ressource ; du traitement des clients, et cela a donné l’occasion de doter la société d’une trésorerie informatisée et faire des économies sur les charges d’exploitation. Des mesures en profondeur qui changent les méthodes de travail et qui permettent de respecter le principe du right man right place. A partir du moment où les objectifs ont été clairement définis et les structures adaptées à l’objet social, la possibilité d’une maitrise des effectifs fut ainsi offerte aux dirigeants qui ont accompli un bilan des compétences, une révision des grades et surtout un contrôle des titres académiques. Cette politique a permis d’obtenir des résultats essentiels qui font du FPI une entreprise parmi le Top 10 de la RD Congo.

Il est sans doute devenu difficile de parler des choses qui réussissent dans un environnement de grand pessimisme ou les talents sont exercés d’abord dans la délation et la déconstruction de la réalité. Comment construire la confiance dans la capacité nationale si les efforts fournis ne sont pas reconnus et que la presse se nourrit du sensationnel. Le FPI a certainement un chemin à parcourir pour obtenir des performances qui soient à la hauteur des espérances des dirigeants, il lui faut encore travailler sur la qualité de son financement, sur son système de recouvrement et sur l’extension de ses missions vers des infrastructures sociales. Tout cela est possible si le leadership maintient son rythme des reformes.

Adam Mwena Meji 

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