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Éditorial : Le champ d’empoignade…

L’actualité politique en République démocratique du Congo est particulièrement chaude. Il y a comme un air des années 2016 et 2017 où les partis politiques s’écharpaient à coups d’attaques et de représailles alors que se profilait à l’horizon l’organisation des élections. La sortie médiatique de Jean-Marc Kabund, ancien président intérimaire de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) pourrait être le prélude d’une série d’échanges musclés à venir entre les héritiers du Sphinx de Limete, car après les salves lancées par Kabund, son ancien pendant de l’UDPS, Augustin Kabuya, secrétaire général du parti présidentiel, a déjà répondu, promettant de revenir devant la presse pour mettre les points sur les I. Ça sent les empoignades de ces hommes, formés dans le même moule où l’on n’a pas froid aux yeux pour appeler un chat par son nom.

Le ton est donné. Les branle-bas de combat s’installe pour une année électorale qui s’annonce plus chaude que jamais. Sans devoir emprunter dans le lexique des autres au sein du microcosme politique Congolais, les héritiers d’Étienne Tshisekedi risquent de se donner coups sur coups sur la place publique. Un combat fratricide susceptible de faire retourner dans son mausolée le lider maximo.
Les années préélectorales ont un sel particulier en République démocratique du Congo. Elles ont le don de rabattre les cartes. Les acteurs politiques se repositionnent, dans un paysage politique en perpétuelle mutation. Dans ce jeu de changement et de retournement de veste, plusieurs passeront et le langage changera, forcément.
Et ce n’est pas du côté de la plateforme de Lamuka qu’on contredira cette réalité. À vrai dire, nous sommes en plein dans
l’axiome qui déclare : « dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es ». La plateforme risque d’offrir tout aussi sa part de spectacle.
La quasi-totalité des formations politiques pourrait expérimenter des luttes fratricides, alors que les échéances électorales approchent. Les empoignades entre les héritiers d’Antoine Gizenga sont une autre illustration de cette tour de Babel qui s’installe. Il est vrai qu’en politique ( cela est vieux comme le monde), les séparations ne sont pas une nouvelle donne.

Si pour les uns, dans certaines formations politiques, les contradictions sont assumées jusqu’à la rupture de ban, dans certaines autres formations, les antagonismes donnent lieu à une unité de façade derrière une lézarde couverte par des écrans de belles paroles.

A gauche, comme à droite, la perspective des élections et du pouvoir sont une véritable tentation pour les partis politiques et leurs sociétaires. Autant que l’ambition électoraliste, l’échec au lendemain d’une échéance électorale ouvre aussi souvent le champ des empoignades. N’avait-on pas été témoin d’un combat de génération dans certains partis politiques Congolais à l’issue de la présidentielle de 2018? Les cadres de ces partis qui ont lancé des quolibets entre eux, se sont tus aujourd’hui, mais la révolte couve en sourdine. Elle éclatera peut-être à un moment ou à un autre.

Patrick Ilunga

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