Economie

Hausse du prix de maïs dans l’Ex Katanga, des pistes des solutions explorées

C’est suite à l’effondrement du pont Lukoshi reliant les villes de Kolwezi et Dilolo dans la Province du Lualaba que le grand Katanga connait ces derniers jours la crise du maïs. Aujourd’hui, cette partie du pays n’est plus connectée à Dilolo, considérée à juste titre comme le grenier agricole ou la mère nourricière pour le grand Katanga. Un sac de farine de maïs de 25 kg qui se vendait à 14.500 Francs Congolais (FC), revient actuellement à 30.000 FC. Une situation sociale qui ne laisse pas indifférents les acteurs de la Société civile et les opérateurs économiques de ce coin de la République Démocratique du Congo qui ont tenté d’explorer les pistes de solutions. Mais aux dernières nouvelles, le gouvernement provincial du Lualaba s’attèle déjà, avec le concours de l’Office des Routes (OR) à réhabiliter ce pont dont l’effondrement perturbe plusieurs activités économiques.

Point de vue de la Société civile locale

D’entrée de jeu, c’est la Société civile du Haut-Katanga qui hausse le ton pour fustiger d’abord ce qui est arrivé avant d’envisager une piste de solution à long terme. « Cette hausse est liée à la mauvaise gouvernance, au manque de politique agricole. Le projet ‘’villages agricoles’’ ne donne pas de résultat positif sur le terrain. Maintenant que la Zambie, pays fournisseur de farine, n’exporte pas la farine vers la RDC, nous aurions pu couvrir cela par la production locale », a déploré mercredi 3 octobre, Mgr Ikombi Moponda, président de la Société civile du Haut-Katanga, relayé par nos confrères d’Actualité.cd.
Signalons que la hausse du prix du maïs se fait de plus en plus constatée dans plusieurs points de vente à Lubumbashi. Un sac de farine de maïs de 25 kg qui se vendait à 14.500 FC, revient actuellement à 30.000 FC.
Il y a deux ans, le gouvernement provincial du Haut-Katanga avait initié le projet « villages agricoles », avec comme objectif de financer la culture du maïs localement, pour éviter la hausse de prix en cas de rupture de stock importé de la Zambie.

Opérateurs économiques

Côté opérateurs économiques, on charge le gouvernement qui est censé mettre en œuvre une politique économique basée essentiellement sur la production locale. « Nous, opérateurs économiques, avons écrit à un certain moment au gouvernement pour prévenir la crise qui sévit actuellement (…), nous n’avons pas de réserve de stock. Notre culture n’est pas professionnelle et ne peut pas ravitailler toute la province. Il y a une crise qui s’annonce et la Zambie commence à prendre des mesures », a dit pour sa part Edouard Sumaili, un opérateur économique. Dans la cité de Kasumbalesa, frontière avec la Zambie, le sac de farine du mais se négocie entre 20 000 FC et 23 000 FC.

Les inquiétudes du député Kakwata

Pour sa part, le député national Patrick-André Kakwata a affirmé mardi dernier sur les ondes de la Radio Okapi que l’effondrement du pont Lukoshi reliant Kolwezi et Dilolo et qui permet aux véhicules de se diriger vers le port de Lobito en Angola divise le Lualaba en deux.

« Sur le plan de la distance, le port de Lobito est proche de la province de Lualaba. Cela évite aux opérateurs économiques de passer par Kasumbalesa pour atteindre la Tanzanie ou l’Afrique du Sud ou encore la Namibie. Vous êtes obligés maintenant de passer par plusieurs pays. Et cela devient très coûteux. Tandis que du côté de l’Angola, vous quittez directement le Lualaba et vous êtes non loin de Lobito et votre marchandise est partie, que ça soit en importation ou en exportation », explique Patrick-André Kakwata.
Pour cet élu de Kolwezi, l’effondrement du pont Lukoshi pourra aussi empêcher la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de bien assurer le transport du matériel électoral, sans compter la crise alimentaire qui risque de frapper Kolwezi, Likasi et Lubumbashi.

« Le Lualaba est le grenier agricole qui alimente les villes de Kolwezi, Lubudi, Likasi et Lubumbashi. Aujourd’hui, il y aura rareté des produits alimentaires dans ces villes. Et le prix des denrées alimentaires prendra de l’ascenseur. Et on va dépendre de l’extérieur comme la Zambie pour chercher la farine de maïs et le sel », alerte M. Kakwata.
Il recommande au gouvernement de réparer ce pont et d’assurer l’entretien de tous les autres ponts à travers la République. Avec l’espoir que son cri d’alarme n’est pas tombé dans les oreilles des sourds.

Théodore Ngandu

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