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ITW exclusive – DGA de l’ACGT Nico Nzau Nzau : “ Le programme Sino-congolais est une réussite. ‘’

De l’avis de M. Nico Nzau Nzau, ‘’ le programme Sino-congolais est une réussite ‘’. Mais comme toute œuvre humaine, elle a aussi ses imperfections qu’il faut corriger, a reconnu le Directeur Général Adjoint de l’Agence Congolaise des Grands Travaux (ACGT), au cours d’une interview exclusive accordée, mercredi le 22 décembre 2021, à Géopolis TV, en son cabinet de travail situé juste à un vol d’oiseau de l’immeuble du Gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC). En effet, le programme Sino-congolais continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive dans la société congolaise. Bureau d’ingénierie compétitif et performant en devenir, capable d’apporter des solutions innovantes aux questions de développement des projets d’infrastructures, l’ACGT a été créée par décret n° 08/017 du 26 août 2008 notamment pour manager ledit Programme. Plus de 10 ans après, pouvons-nous dire que le Programme Sino-congolais a-t-il été bénéfique pour la RDC ?  Selon une certaine opinion, l’ACGT ne semble s’intéresser qu’à Kinshasa la capitale et siège des institutions politiques nationales, le Grand Katanga, la Tshopo un peu, le Nord et le Sud-Kivu. Pourquoi ? A quand la construction des infrastructures de base dans le reste de la RDC, plus précisément dans le Grand Équateur, dans le Grand Bandundu et le Grand Kasaï, la région où est originaire le Président Félix Tshisekedi ? Pour répondre à ces questions qui nous taraudaient les esprits, nous avons cherché en discuter avec le management de ce grand service public. C’est tout naturellement qu’il nous a ouvert leurs portes. Réponses avec M. Nico Nzau Nzau, ci-devant Directeur Général Adjoint de l’ACGT.

Le déficit dans la desserte de l’énergie électrique en RDC en général et dans la région du Katanga en particulier et l’absence des infrastructures de base pour l’acheminement des matériels de construction sont les deux grands obstacles au développement du pays. Mais, il y a une lueur d’espoir. L’inauguration en novembre 2021 de la centrale hydro-électrique de Busanga de 240 MW va apporter sûrement de l’eau au moulin. Grâce à Busanga, la société publique SNEL récupère les 50 MW vendus chaque année à la Sino-congolaise des mines (Sicomines) qui, à son tour, va libérer 70 MW de surplus. Ce qui fait un total de 120 MW destines à d’autres miniers dans la régions et aux ménages.‘’

La Sicomines qui produisait jusque-là 125.000 tonnes de cuivre avec les 50 MW fournis par la SNEL, va doubler sa capacité de production dès janvier 2022 pour atteindre 250.000 tonnes de cuivre ‘’, a déclaré d’entrée de jeu le numéro 2 de l’ACGT. Avant d’ajouter : ‘’ C’est une bonne nouvelle qui va permettre de booster le partenariat Sino-congolais en son volet Infrastructures, le meilleur programme qui puisse exister ‘’. Selon M. Nico Nzau Nzau, le partenariat Sino-congolais était tombé au moment où le pays avait grandement besoin des partenaires pour construire des infrastructures. A ce jour, a-t-il révélé à Géopolis TV, il y a 38 projets dont 32 qui sont terminés et 6 autres en cours d’exécution pour une enveloppe totale de 1 milliard USD. Parmi ces projets, il y a lieu d’épingler les plus importants notamment, le boulevard du 30 Juin qui est passé de 2 voies fois 2 à 4 voies fois 2, idem pour le boulevard Patrice-Emery Lumumba, l’esplanade du Palais du Peuple, les avenues Tourisme et Lutendele, l’hôpital du Cinquantenaire, l’éclairage public à Kinshasa ; le pont Mpozo et la central hydroélectrique de Zongo 2 au Kongo Central ; et les routes Lubumbashi-Kasumbalesa, Lubumbashi-Kasomeno dans le Grand Katanga. Pour le moment, l’ACGT est en train de construire les stades de Bunia (Ituri), de Bukavu (Sud-Kivu) et de Goma déjà achevé (Nord-Kivu). A cette liste, s’ajoutent l’usine des préfabriqués à Kisangani (Tshopo) et l’usine de captage et de traitement d’eau à Kamina (Haut-Lomami). Cette liste n’est pas exhaustive.‘’ Par rapport à l’immensité du pays, nous n’avons pas assez fait mais par rapport aux moyens mobilisés, nous avons beaucoup fait ‘’, reconnait le Directeur Général Adjoint Nzau Nzau Nico. Bref, l’ACGT a fait beaucoup mais malheureusement, toutes ces réalisations restent méconnus du grand public à cause de la communication qui n’a pas suivie.  Aujourd’hui et pour demain, les responsables de l’ACGT ont tiré les leçons du passé. Pour l’avenir, un accent particulier sera mis sur le volet communication, promet-il, à l’image de ce que font les partenaires au développement (BM, FMI, BAD, AFD, etc) qui ne négligent pas le volet communication, les aspects sociaux et environnementaux dans leurs projets afin de préparer la population, mieux les bénéficiaires, à leur appropriation et protection. ‘’ Dans le programme Sino-congolais, nous avons failli sur la sensibilisation parce qu’il n’y a pas eu beaucoup de communications.

Il n’y avait pas de volet communication. Les chinois sont comme ça. Vous savez qu’il y a 40 ans, la Chine était un pays sous-développé. En 40 ans, les chinois ont travaillé dans un silence absolu. Aujourd’hui, elle est devenue une grande puissance. Vous connaissez maintenant leur méthode de travail aussi bien dans un grand projet  que nous avons ici au pays avec 3 milliards pour le développement des infrastructures et 3,6 autres pour l’exploitation minière, il n’y a pas eu de communication. La partie chinoise a travaillé dans une certaine opacité. Pour eux, ce sont les résultats qui comptent. Or, quand vous ne communiquez pas, les gens vont communiquer à votre place. Depuis un certain temps, nous sommes très contents de voir certains medias tel que Géopolis qui nous accompagne dans la vulgarisation de ce que nous faisons comme travail ‘’, a fait le DGA NNN.‘’ J’ai suivi avec beaucoup d’attention le dernier discours du Chef de l’Etat sur l’état de la Nation. Un très bon discours. Je pense que s’il y a des gens qui ont été mieux servis jusque-là dans son programme de société, ce sont nous les ingénieurs. Il nous a donné une feuille de route à suivre et nous allons travailler pour l’intérêt supérieur de la Nation.  Quand nous vous disons que nous allons asphalter la route Kananga-Kalamba Mbuji, les gens suivent et comprennent. Quand nous allons le faire, ils ne seront pas étonnés ‘’, a-t-il promis prenant à témoin le media spécialisé dans les questions économiques, spécialement les ressources naturelles.

A quand des infrastructures dans l’ancien Bandundu, le Grand Equateur et le centre du pays où est originaire le Président Tshisekedi ? A cette question, Nico Nzau Nzau n’est pas allé par le dos de la cuillère.‘’ Quand on fait un peu du recul, nous sommes dans un pays en 2009 où il n’y a pas d’infrastructures. Nous avons un projet de 6,6 milliards dont 3 milliards pour les infrastructures à l’époque où le budget était de 1 milliard. C’est beaucoup d’argent pour le Groupement des entreprises chinois dont font partie CREC et Synohydro. Chacune de ces entreprises dispose des filiales qui ont des matériels de dernière génération qu’il fallait importer, transporter et acheminer dans le Congo profond. A cette époque, la RDC n’avait qu’une seule cimenterie qui n’arrivait même pas à satisfaire la demande locale à Kinshasa. Bref, tous les matériels et matériaux de construction devraient provenir de l’étranger. Comment les faire venir ? C’est par l’océan. En RDC, il n’y a que deux portes d’entrée, celle de Matadi (A l’Est) et celle de Dar-Es-Salam et Mombasa (A l’Ouest). Maintenant, avant de faire acheminer tous ces matériels, il fallait construire d’autres cimenteries au pays et des routes d’acheminement ‘’, a-t-il expliqué avec raisons. Avant de poursuivre : ‘’ C’est pour ces raisons que le programme Sino-congolais a commencé à l’Ouest par Kinshasa et le Kongo Central et à l’Est par le Grand Katanga, la Tshopo un peu, le Nord et le Sud-Kivu, nous sommes en train d’aller progressivement vers le centre et c’est là où nous nous trouvons présentement ‘’.Quant à la deuxième phase du volet Infrastructures qui va venir quand la Sicomines va doubler sa production, nous avons déjà mis, a annoncé le DGDA Nico, à la disposition de l’autorité (Ministère des ITPR, Ndlr) des projets que nous voulons développer mais ce n’est pas l’ACGT qui décide pour le lancement des travaux. ‘’ Nous ne sommes qu’une Agence-conseil du Gouvernement. Avant, ce sont les partenaires chinois qui faisaient des études de préfaisabilité et de faisabilité, y compris la conception, mais aujourd’hui, c’est nous. L’œuvre humaine n’étant pas parfaite, l’ACGT a déjà capitalisé les erreurs, remarques et conseils formulés par rapport au passé pour les projets qui sont encore dans le pipeline. A ce jour, l’ACGT a déjà bouclé toutes les études pour les infrastructures à construire dans les régions du Kasaï, du Grand Bandundu et le Grand Equateur. Bientôt la population va sentir les retombées de tous les voyages du Président Tshisekedi à l’étranger en son volet Infrastructures, parce que nous avons des partenaires indiens, turcs, émiratis et européens qui se bousculent au portillon de l’ACGT pour des travaux d’envergure. Bientôt le pays va être transformé en un vaste chantier ‘’. Foi de Nico Nzau Nzau, DGA de l’ACGT. Bref, le programme Sino-congolais est une réussite mais comme toute œuvre humaine, elle a aussi ses imperfections. Il y a des choses qu’il faut corriger. Le meilleur moment pour faire son évaluation, pense le DGA Nzau Nzau, c’est quand la Sicomines va doubler sa production. Il faut voir comment elle sera commercialisée et consommé dans les Infrastructures.

A propos de la Sicomines

La Sicomines est une société minière congolaise ayant une double mission d’exploiter un projet minier et de financer des projets d’infrastructures en RDC. La Sicomines a investi 3,6 milliards USD pour l’exploitation minière dans le but de financer la construction des projets d’infrastructures dont l’investissement s’élève à 3 milliards USD. La capacité de la production annuelle après la mise en production de la phase II est de 250.000 tonnes contre celle de 125.000 tonnes de cuivre pour la phase I. L’investissement en projet d’Infrastructures se chiffre à 3 milliards USD dont 1 milliard USD ont été décaissés. A ce jour, la Sicomines emploie 10.500 employés dont 7500 employés indirects.

Dieudonné Buanali

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