Politique

John Magufuli, l’empreinte d’un grand Africain

Le président Tanzanien est décédé mardi 17 mars à Dar-Es-Salam à l’âge de 61 ans. Le Rais Tanzanien a été emporté par une maladie du cur, selon la version officielle, mais l’opposition de son pays persiste à dire que le chef de l’État est mort de la Covid 19.

Celui à qui l’Afrique de l’Est rend un vibrant hommage, en décrétant deuil national ( Au Kenya par exemple) est aussi célébré même en République démocratique du Congo par plusieurs jeunes. Les uns et les autres reconnaissent au défunt Raïs, un visionnaire, un nationaliste dont les intérêts du pays et de l’Afrique passaient avant toute chose.

On se rappellera de lui comme un président parti de pratiquement rien pour se hisser au sommet de la réussite. Né sur les bords du lac Victoria, dans le nord-ouest du pays, il est dune origine modeste en effet. Pourtant, quand en 2015, il remporte les élections en récoltant 58 % des suffrages, il prend des décisions que louent tous ses compatriotes et au-delà tous les africains épris dune gestion moralisée de la chose publique. Elu avec la promesse ferme de sévir contre la corruption, John Magufuli, titulaire dun doctorat en chimie, commence par interdire les voyages officiels en business class, réduit les per diem des délégations gouvernementales en mission à lextérieur, réoriente une partie des fonds jadis destinés à la célébration de la fête nationale à une plus opportune campagne de nettoyage, lance de vastes programmes de construction dinfrastructures et négocie même de meilleurs contrats avec les compagnies étrangères. Des décisions pratiques qui rencontrent tout de suite une forte adhésion de la part des populations. Dautres dirigeants du continent sont même appelés à sinspirer de son exemple.

Mais ses détracteurs l’accusent d’avoir troquer ses habits de démocrate en despote, abhorrant la critique et la contradiction.

Après des années sa politique a reçu l’adhésion massive de ses compatriotes, certains observateurs attestent que le deuxième mandat qu’il entame à l’issue des élections remportées en octobre dernier, avec plus de 84% des suffrages, a été émaillé de contestation.

Sa vision de la Covid et de la vaccination

La mort du président Tanzanien intervient presque de la manière que celle du président Pierre Nkurunziza en juin 2020. Ces deux chefs d’État ont eu aussi un regard plus que sceptique par rapport à l’existence même de la pandémie. Deux présidents, deux destins fauchés, une même vision de la Covid 19. Et les bruits persistent à dire que les deux leaders ont été emportés par le mal dont ils s’acharnaient à nier l’existence.

En juin 2020, le président Magufuli avait même annonçé quune papaye, une caille et une chèvre avaient été testées positives à la Covid-19. Cétait sa façon à lui de se moquer des tests Covid. Le président John Magufuli réservait peu de crédit aux informations relatives à la pandémie du coronavirus. Ainsi, il ne sest jamais rallié à lidée que les masques peuvent participer à la protection contre la maladie. De même, en janvier dernier, il disait des vaccins quils sont dangereux.

Pour certains de ses admirateurs, à partir du moment où il a rejeté toute idée de vaccination, le président Tanzanien s’est mis à dos les forces obscures qui tirent un profit économique des campagnes de vaccination aujourd’hui en cours dans le monde.

Patrick Ilunga

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