«Ô peuples du monde ! Édifiez dans tous les pays des maisons d’adoration au nom de celui qui est le Seigneur de toutes les religions. Faites-les aussi parfaites qu’il est possible ici-bas et ornez les de ce qui leur convient, sans image et sans effigie … ». Ces paroles de Baha’u’llah étaient au centre de l’activité organisée par les adeptes de la Foi Bahai à Kinkole où devant des autorités les plus éminentes du pays fut procédée la pose de la première pierre de ce qui va devenir la Maison d’adoration nationale, l’un des plus beaux édifices qui sera érigé à la gloire du très haut sur le sol congolais . Le site choisi est lui-même extraordinairement beau, situé au bord du fleuve Congo et s’étendant sur 15 hectares dans les encablures de cette cité des pécheurs. L’endroit est beau, il est garni par des fleurs et l’entrée est déjà ornée des motifs spécifiques d’une culture que l’on sait millénaire. Construire un temple, une maison d’adoration est devenue possible grâce au travail mené par des personnes de bonne volonté ayant en perspective de faire quelque chose de merveilleux qui témoigne de leur gratitude à l’égard du Très Haut. C’est cet amour que l’on pouvait voir sur les visages des personnes venues ce 18 octobre à cette cérémonie qui était en fait un acte de foi et le début d’une manifestation d’une vision rendue possible. Ils sont venus pour accompagner les constructeurs de l’œuvre dans le cheminement des valeurs partagées. Du plus haut sommet de l’Etat, le chef de l’Etat a envoyé un représentant en la personne du Conseiller principal Theo Tshilumba au collège de la culture, arts et questions religieuses. La primature ainsi la Cour de Cassation ont été aussi représentées à cette activité qui avait des allures d’une fête spirituelle. Les grandes confessions religieuses avaient aussi été invitées et la communauté islamique par son représentant légal cheik Abdallah.
Selon le coordonnateur adjoint de l’Assemblée spirituelle nationale Lems Kamwanya la pose de cette première pierre est un processus qui est la résultante du travail assidu de tous les bahaïs de la république démocratique du Congo qui se sont engagés dans la matérialisation de cette prière d’offrir à Dieu un lieu digne. A ce jour a déclaré Lems Kamwanya les bahais ont réussi à bâtir une communauté forte, croissante et vibrante, laquelle se hisse en tête de tous les pays africains, notamment en termes du nombre des fidèles et d’activités, et en deuxième position à l’échelle mondiale, derrière l’INDE. Voilà qui a pesé dans la balance pour mériter et bénéficier de la faveur du centre mondial de voir être érigée sur leur sol une maison d’adoration de portée nationale. Cette communauté compte au moins 130 000 croyants qui sont debout comme un seul homme pour vivre les enseignements bahais.
C’ est pourquoi prenant la parole, Lems Kamwanya a déclaré que cette édifice sera un lieu de culte universel ouvert à tous les habitants d’un lieu quelque soient leur affiliation religieuse, leur milieu d’origine, leur appartenance ethnique et leur sexe. On comprend l’ambition du projet, qui est une profession de foi et d’une conviction que la Vérité est une, elle est seulement perçue en fonction de la maturité de ceux qui le vivent. La révélation est progressive, alors le Temple, le Mashriqu’il –Adhakàr , sera ce lieu où tout croyant tournera ses pas et s assiéra en silence pour écouter les versets de Dieu, le Souverain, le Puissant , le Très-Loué.
Comment réaliser une telle œuvre ? Comment des mains d’homme est-il possible d’ériger une édifice qui soit à la mesure de la grandeur et de la piété ? C’est envers Bahà’u’llah que les croyants se tournent pour écouter le message suivant qui est en fait une prière : Ô mon Dieu, Ô mon Dieu, unis les cœurs de tes serviteurs et révèle-leur ton grand dessein. Puissent-ils suivre tes commandements et observer ta loi. Aide le, Ô mon Dieu, dans leurs efforts et accorde-leur la force de te servir. Ô Dieu, ne les abandonne pas à eux-mêmes, mais de la Lumière de ta connaissance, guide leurs pas et de ton amour, réjouis leur cœur. En vérité, tu es leur soutien et leur Seigneur.
Fort du soutien d’en haut, les équipes ont travaillé pour concevoir une maquette qui soit le reflet de la vision. Ainsi Lem’s kamwanya a déclaré que le design de la maison d’adoration est inspiré à la fois des symboles culturels de la République Démocratique du Congo ainsi que les perspectives spirituelles des Ecrits saints Bahà’is. C’est ainsi que le dôme de l’édifice est décoré de carreaux qui sont posés par la communauté sur les panneaux de béton préfabriqué puis installés sur le dôme. Le motif est inspiré d’une double imagerie, d’une part, par la façon dont les affluents du fleuve Congo se frayent un chemin à travers les forêts tropicales vers un point de collecte principal et d’autres part, par la façon dont les racines sont arrosées, poussent et soutiennent le dôme. Le motif sur le toit ressemble également à un tissu d’écorce traditionnel fabriqué par les premiers habitants de la forêt tropicale du Congo. « la combinaison de ces images fournit le concept de la révélation ce Bahà’u’llah pleuvant sur nous, tandis qu’elle est portée par des rivières et des ruisseaux d’en haut vers une communauté en croissance organique. Par ailleurs renchérit Lems Kamwanya, les auvents en forme de vagues guident l’eau vers les canaux. L’eau tombe de la première vague sur la seconde et fait finalement une chute contrôlée qui est guidée dans un réceptacle. Cette image représente la révélation de Bahà’u’llah, sa livraison à l’humanité et la croissance de la communauté à travers le bas et le haut, à travers des crises et des victoires.
Puissance de la symbolique la Maison d’adoration aura neuf portes qui représentent les neufs grandes révélations du créateur au travers des neuf religions à travers l’histoire. Ces portes seront la preuve de la tolérance et de l’unicité de tous dans la Vérité. Les observateurs ne se sont pas empêchés de constater que le chiffre 9 des portes correspond aux neufs pays voisins qui entoure la RDC et de qui peut venir des vrais adorateurs du Seigneur. Le 9, c’est aussi le nombre des mois qu’un enfant fait dans le sein de sa mère avant de sortir à la lumière et à la vie. C’est pourquoi le responsable a demandé aux autorités présentes d’accompagner ce processus dans la mesure où les lois du pays accordent des facilités pour certains projets dont l’impact social est indéniable. Le représentant du chef de l’Etat qui a pris la parole a effectivement rassuré de la volonté du chef de l’Etat de donner à cette initiative son soutien. Le représentant de la communauté islamique a aussi pris la parole pour féliciter et encourager les croyants présents. Il va être suivi par celui de l’armée du salut qui dans son allocution va prendre un extrait de l’aperçu biographique de Bahà’u’llah dans lequel il s’est profondément reconnu. Il s’agit de : la vraie religion fournit les fondements moraux qui permettent d’harmoniser les relations entre les personnes, les communautés et les institutions dans des contextes sociaux divers et complexes. Elle encourage la droiture et inspire la tolérance, la compassion, le pardon, la magnanimité et l’élévation morale. Elle interdit de causer préjudice à quiconque et invite les âmes au don de soi pour le bien d’autrui. Elle confère une vision universelle du monde et purifie le cœur de tout égocentrisme et de tout préjugé. Elle incite les âmes à contribuer au mieux-être matériel et spirituel de tous, à chercher leur propre bonheur dans celui d’autrui, à faire progresser les connaissances et la science, à être des instruments de joie véritable et à redonner vie au corps de l’humanité. La religion reconnait que la vérité est une, et c’est pourquoi elle doit s’accorder avec la science. Lorsqu’ on comprend qu’ elles sont complémentaires, la science et la religion fournissant aux gens des moyens puissants pour mieux comprendre la réalité et façonner le monde autour d’eux.
Cérémonie ponctuée des musiques d’adoration, ce 18 octobre 2020 est certainement le commencement d’une grande transformation à venir.
WAK
