Editorial

Le cardinal, un géant a vécu parmi nous

 

Il a choisi le mauvais moment pour partir, celui qui avait encore besoin de ses lumières. Jamais la République Démocratique du Congo (RDC) n’a eu autant besoin de cette intelligence supérieure qui au détour de sa vocation sacerdotale fut un être pourvu d’une capacité d’analyse et d’une montée en puissance pour débusquer les ténèbres de l’ignorance cachés parfois sous les oripeaux du pouvoir. N’a-t-il pas un jour dit, exaspéré par l’inhumanisme de la gouvernance, qu’il était venu le temps de l’évacuation des médiocres ?

Laurent Monsengwo Pasinya a représenté, pendant plus de trente ans, le Foyer du bon sens. On se disait que si les autres nous menaient dans les impasses, le Cardinal était là pour nous ramener sur le bon chemin. L’homme des convergences parallèles était d’abord un Pasteur capable de puiser en lui-même la force d’alimenter la foi de ses nombreux brebis estimés en millions. Aujourd’hui, il est parti quand le monde et l’Eglise se perdent dans des conjectures vocationnelles.

Parti tôt, car chacun de nous sait et sent que cet homme d’église, cet homme d’État (Ndlr : Cardinal Président à la Conférence Nationale Souveraine, CNS en sigle, dans les années 90) avait encore beaucoup à nous transmettre. Parti tôt comme toutes les personnes porteuses de substance, mais il restera dans notre histoire nationale comme un météore venu pour accélérer notre évolution vers des conquêtes intérieures.

Rappelez-vous ces paroles au moment de notre détresse quand les consciences alimentaires ont menacé nos cohésions. Hommage à cet homme devenu un patrimoine de ceux qui estiment qu’il est juste de s’élever au dessus de l’animal, par les conquêtes de la morale et de l’intelligence.

William-Albert Kalengay

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