Face au phénomène Kidnapping des femmes et des jeunes filles devenu récurrent dans la ville province de Kinshasa, l’association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) est sortie de son silence pour dénoncer ce phénomène qui traumatise de plus en plus les femmes et les jeunes filles. A travers un plaidoyer public fait hier Mardi 8 Septembre 2020, au CEPAS, cette organisation de défense des droits de l’homme invite le gouvernement de la République à tout mettre en œuvre pour donner aux forces de l’ordre et à la justice, des moyens logistiques et financiers nécessaires à l’accomplissement de leurs missions.
Dans une allocution de plaidoyer faite par Maître Joséphine Mbela, l’ACAJ note que ce phénomène a pris de l’ampleur depuis l’année 2017 jusqu’à ce jour et 127 cas de Kidnapping accompagné des violences de toutes sortes infligées aux victimes.
»Les femmes et jeunes filles sont enlevées à l’occasion de leur déplacement à bord des taxis ou taxis-motos par des bandits à mains armées. Elles sont soit menacées à mort, torturées, blessées et étranglées pour les obliger à remettre tous les effets de valeur avant d’être jetées généralement vers le fleuve Congo », a laissé entendre Maître Joséphine Mbela.
A en croire l’ACAJ, les victimes de ce phénomène n’ont jamais eu accès à la justice, ni accompagnement psycho-social. Les auteurs présumés de ces faits qui sont arrêtés, sont généralement remis en liberté contre la perception des frais de cautionnement ou d’amendes sans être passés devant un tribunal de jugement. Dans son plaidoyer public, l’ACAJ invite le Chef de l’État à veiller à ce que la protection de toutes les personnes et leurs biens soit assurée et en particulier des femmes et jeunes filles. Elle invite aussi le gouvernement de mettre en place un mécanisme d’alerte et de soutien psycho-médical et financier au bénéfice des femmes et jeunes filles victimes de Kidnapping à Kinshasa et à travers le pays. Il faut aussi accélérer le processus de délivrance des permis de conduire sécurisé et s’assurer que seuls les chauffeurs formés dans un centre agréé et identifiés pourront bénéficier.
Enfin, à travers ce plaidoyer public, le gouverneur de la ville de Kinshasa est appelé à faire identifier tous les chauffeurs et numéroter de manière indélébile tous les taxis, taxis-bus et taxis-motos. La justice aussi devra se mobiliser quant à ce. Les victimes sont aussi invités à dénoncer à la police et alerter l’ACAJ au +243847003793.
Théodore Ngandu.
