Politique

Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi

Briguer la magistrature suprême ne serait plus une question de vie ou de mort pour Vital Kamerhe. Mais le président de l’Union pour la Nation Congolaise a toujours été, que l’on ne se cache pas, un présidentiable sérieux. Arrivé en troisième position à la présidentielle de 2011, juste derrière Etienne Tshisekedi avec près de 1,5millions de suffrages exprimés. Aujourd’hui, avec le recul du temps, Kamerhe semble gagné par une grande sagesse, multipliant des initiatives pour obtenir l’unité de l’opposition. Sa capacité à arrondir les angles et à chercher à tout prix un consensus ne lui vaut pas que de l’admiration. L’ancien président de l’Assemblée Nationale a été même affublé des surnoms pas très élogieux. Mais l’intéressé ne jure que par son vœu d’avoir une opposition forte capable « d’éradiquer la dictature ». Ainsi, lance-t-il de temps en temps à ses pairs de l’opposition : «  nous devons nous surpasser ». En moins de dix ans, ce natif du Sud-Kivu a su mettre en place un parti réellement à la dimension nationale. Ce qui ne l’empêche pas de temps en temps de jouer profil bas lorsqu’il faut aller vers ses « frères » de l’opposition. Au lendemain de l’abandon des charges qui pesaient sur Jean-Pierre Bemba à la Haye, le président de l’UNC s’était fendu de cette phrase : « avec l’acquittement de Jean-Pierre Bemba, désormais « le vrai jeu politique va commencer ». Tout de même, en dépit cette volonté à chercher l’unité de l’opposition, rien ne dit que Vital Kamerhe ne va pas briguer encore la magistrature suprême; il s’est muré dans une sorte de silence. Mais son silence est tout aussi communiquant que sa parole. Le congrès de son parti va être un moment décisif pour que chaque analyste ait le cœur net sur ce que trame ce fin connaisseur de la RDC qui, même s’il définissait sa formation politique de « mupepe ya sika » ( nouvelle vague), peut tout de même se targuer d’arborer une longue expérience de la chose publique. Il entre pour la première fois dans un cabinet ministériel sous Mobutu, en 1989. Ce natif de Bukavu qui a vu le jour en 1959, va fréquenter une bonne douzaine des cabinets ministériels jusqu’à la chute de l’ancien dictateur. Sous Laurent-Désiré Kabila, il devient Consultant auprès du « service national », ministre, secrétaire général du PPRD, président de l’Assemblée nationale sous Joseph Kabila. Un pédigrée hors du commun que peuvent lui envier plusieurs dans la classe politique.

                                                                                                                   Patrick Ilunga

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