Politique

Adresse du Chef de l’Etat à la Nation : Le président Tshisekedi entame des consultations cette semaine

Construire un Etat de droit démocratique, Privilégier l’intérêt supérieur de la nation, prendre des décisions qui répondent mieux aux attentes du souverain primaire et choisir des partenaires qui contribuent au progrès de la société s’avèrent des facteurs déterminants pour une gestion responsable et efficace de la Res publica. C’est donc dans cette logique que le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a inscrit son mandat. Le vendredi 23 octobre dernier, il a adressé un message à la nation. Dans cette adresse, il a rappelé que le Peuple congolais n’accordera aucun pardon à tout acteur politique qui s’évertuera à entraver tout processus de développement. C’est pourquoi il a décidé d’entamer dès cette semaine des consultations avec des leaders politiques et sociaux les représentatifs en vue de recueillir leurs opinions pour une refondation de l’action gouvernementale autour des principes de participation à la gestion du pays. Ci-dessous, lisez l’intégralité de son discours.

ADRESSE A LA NATION DE SON EXCELLENCE MONSIEUR
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT

Congolaises, Congolais, Mes Chers Compatriotes

En ce jour du vendredi 23 octobre 2020, je m’adresse à vous, souverain primaire, dans un contexte exceptionnel, en rapport avec la situation politique que connait notre pays.
Le contexte de fragilité de notre pays, de même que les résultats électoraux de janvier 2019, nus ont forcé à élargir nos rassemblements pour nous unir au-delà de nos familles politiques traditionnelles. Cet effort de recomposition a touché aussi le pouvoir sortant que l’ancienne opposition, ce qui a conduit à une situation inédite où des adversaires farouches d’hier sont devenus des alliés.

Nous avions choisi de gérer le pays aussi sein d’une coalition qui semblait constituer la solution idoine pour sortir le pays de ses différentes crises récurrentes et préserver ainsi les acquis de l’alternance.

Malheureusement, près de deux après, les divergences qui persistent entre les deux parties signataires de cet accord plombent les ailes de l’espoir de notre envol vers le développement. Ces divergences portent notamment sur les questions relatives à la paix et la sécurité nationale, à la Commission Electorale Nationale Indépendante, à l’organisation des élections, à la gestion du portefeuille de l’Etat, à la territoriale, à la diplomatie, à l’indépendance de la justice et à l’instauration de l’Etat de droit, qui sont un enjeu majeur pour notre nation. L’importance de ces questions me convainc qu’elles ne doivent être laissées à la merci d’un seul groupe politique, elle nécessite un large consensus national.

Mes Chers Compatriotes,

La tâche que vous m’avez confiée est immense. Elle comporte, dans l’urgence, les objectifs ci-après :

  • Rétablir la paix là où elle est compromise et la consolider là où elle existe ;
  • Construire la démocratie ;
  • Organiser les élections crédibles dans les délais constitutionnels ;
  • Renforcer l’Etat de droit ;
  • Bâtir nos infrastructures ;
  • Assurer la santé à nos populations ;
  • Garantir l’éducation de nos enfants ;
  • Donner une perspective économique à notre jeunesse et ;
  • Promouvoir davantage les droits des femmes.

Face à l’ampleur de ces défis, le Peuple n’accordera aucun pardon à ceux qui, dans la classe politique, s’évertueront à créer ou à entretenir des entraves au progrès, animés qu’ils sont par une simple stratégie de survie politique ou de positionnement individuel, par la haine tribale, la rancœur, ou la poursuite de la prédation en toute impunité.

A ce propos, je salue les efforts d’abnégation de ceux qui, dans les camps, se sont démarqués de ces antivaleurs.

Mes Chers Compatriotes,

L’Etat de droit que nous voulons vient d’être conforté par la prestation de serment de 3 juges constitutionnels ; ce qui, désormais, assure à cette juridiction un fonctionnement régulier.

Mes Chers Compatriotes,

La restauration de l’Etat de droit dans notre pays n’est pas un leurre, mais le fruit d’une ferme volonté politique, du reste coulée dans le programme du Gouvernement tel qu’adopté par le Parlement. Il demeure vrai que sa mise en œuvre énerve certains nostalgiques, habitués à l’impunité et aux traitements de faveur.

Ceci étant, le partage des valeurs liées à l’Etat de droit et à la justice constitue la coalition sin qua non de tout partenariat aux actions de mon mandat.

Mes Chers Compatriotes,

Chaque année, plus de 2 millions d’enfants congolais naissent et s’ajoutent au nombre déjà important de notre population. Nous sommes individuellement et collectivement responsables de leur destin. Nous ne pouvons pas laisser leur avenir à la merci de pesanteurs ou écueils inhérents aux pratiques politiciennes, qui retardent ou affaiblissent la réalisation du programme pour lequel vous m’avez élu.

En tant que Chef de l’Etat, Représentant de la Nation et Symbole de l’unité nationale, j’assure, par mon arbitrage, en vertu de l’article 69 de la Constitution, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions ainsi que la continuité de l’Etat. Je réitère l’engagement de mon serment de ne jamais faillir à cette mission sacrée et de ne jamais trahir le Congo.

Je ne laisserai aucun engagement politique de quelque nature que ce soit primer sur mes prérogatives constitutionnelles et sur l’intérêt supérieur du peuple. Je ne transigerai jamais avec les intérêts supérieurs de la nation. Je ne ménagerai aucun effort pour préserver la paix et l’unité nationale.

Eu regard à ce qui précède, et considérant que le Salut du Peuple est la loi suprême, j’ai décidé d’entamer, dès la semaine prochaine, une série de contacts visant à consulter les leaders politiques et sociaux les plus représentatifs, afin de recueillir leurs opinions à l’effet de créer une union sacrée de la Nation autour des objectifs précités.

Ces consultations visent la refondation de l’action gouvernementale autour des principes de participation à la gestion du pays. A l’issue de celles-ci, je reviendrai vers vous, dans une nouvelle adresse, pour vous faire part de mes décisions qui n’excluront aucun cas de figure.

Debout congolais, prenons le plus bel élan pour un Congo fort, libre et prospère.

Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo.

Je vous remercie

Djodjo Mulamba/Présidence de la République

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