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Au cours d’un face-à-face avec les communautés : José Mpanda prêche la paix dans le Kwango afin de sauver l’agriculture, soubassement de l’économie

L’agriculture, soubassement de toute économie, est la clef de la croissance économique durable et de la réduction de la pauvreté en République démocratique du Congo (RDC).  » La revanche du sol sur le sous-sol par la relance du secteur agricole pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de ses populations  ». Telle est l’option levée, il y a belle lurette par le Gouvernement Sama Lukonde. Ce, après avoir organisé les états des lieux du secteur agricole et en pensant aux actions à mener que le Gouvernement de la République compte relever les défis identifiés par les éminents experts. Il s’agit notamment de sécuriser et moderniser les systèmes de production agricole pour améliorer durablement la productivité des filières, par un meilleur accès aux facteurs de production, aux marchés et par l’amélioration de l’environnement juridique et judiciaire en vue d’une bonne gouvernance du secteur agricole ; vaincre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle afin de réduire significativement le niveau de pauvreté des populations rurales ; et mobilier les investissements conséquents pour permettre à tous les acteurs du secteur agricole de jouer pleinement leurs rôles dans la modernisation du pays. Mais force est de constater que cela ne peut être possible sans la paix dans la province du Kwango, issue du dernier démembrement administratif et grenier agricole de Kinshasa la capitale. En effet, après le Kongo central et la ville-province de Kinshasa et le Haut-Katanga, le ministre national de l’Agriculture, Me José Mpanda Kabangu, a poursuivi, samedi 07 octobre, sa tournée dans le grand Bandundu dans le cadre de la campagne agricole 2023-2024 débutée depuis le 02 septembre dernier. Mais avant d’arriver à Kenge, chef-lieu de la province, Me José Mpanda a visité sur la route quelques fermes, notamment le Domaine agro-pastorale MKM de 4.500 hectares du Congolais Mike Kasenga où l’on produit les oeufs, la viande de vache et de la volaille, diverses épices et où l’on fait également la culture du manioc ; la Ferme DAICO de Justin Kamerhe où l’on cultive le manioc panifiable de type 419 Zizila ; la ferme du général Egwake où Me José Mpanda a remis diverses semances ; et enfin le site du Programme volontariste agricole (PVA/Mongata) où il a ordonné la délocalisation des semances, engrais et autres objets vers un autre endroit à cause du non fonctionnement de ce site de PVA/Mongata en proie à l’insécurité.

A Kenge, le ministre de l’Agriculture a remis, selon Scoop RDC, outre les semences, engrais et petits matériels aratoires aux coopératives agricoles, des motos à aux inspecteurs provincial, urbain et territoriaux de l’agriculture pour leur mobilité en vue d’encadrer comme par le passé les paysans et les agriculteurs.

“ Nous allons créer une synergie entre le gouvernement central et le gouvernement provincial pour que l’agriculture soit une agriculture intelligente. Donc, nous sommes venus pour soutenir dans la province du Kwango pour booster la production, même si elle ne parvient pas à mettre fin immédiatement à l’insécurité alimentaire”, a déclaré Me José Mpanda en annonçant prochainement à Kinshasa un séminaire à l’intention des inspecteurs de l’agriculture pour leur apprendre sa nouvelle approche de transformation d’une agriculture de développement en agriculture-business. Mais face au conflit armé qui déchire les communautés locales, Me José Mpanda a estimé qu’il freine l’élan de l’agriculture et ne favorise pas le développement.

“ On ne peut pas faire l’agriculture s’il n’y a pas la paix. Aujourd’hui la production agricole a beaucoup baissé dans le Kwango, pourtant une province agro-pastorale. Tous les champs et toutes les fermes sont vides, il n’y a plus de gens. La faim va pouvoir nous tuer plus que même le conflit qui existe entre les communautés. Je demande, si ma petite voix peut contribuer, ne fût-ce que pour l’agriculture, ne fut-ce que pour les paysans, parce que je sais que parmi les communautés en conflit, il y a des paysans, il y a des agriculteurs qui ne vivent que de ça, s’ils peuvent suivre mon message pour qu’ils reviennent à la conscience, qu’ils se mettent autour de la table et discuter. Il n’y a pas seulement la guerre qui tue, mais la famine et la pauvreté vont tuer plus que la guerre ”, a-t-il exhorté les uns et les autres qui s’entretuent depuis un temps dans partie de la province, se disputant les terres.

Le jour suivant, à en croire notre source, le ministre de l’Agriculture a continué son périple dans le Kwilu en passant par Kikwit jusqu’à Idiofa, bravant une route très impraticable. Son souci est que les agriculteurs, petits ou grands, comprennent la nouvelle approche de l’agriculture par le gouvernement qui se désengage et met en avant-plan le privé en jouant tout simplement le rôle d’accompagnement et d’encadrement de ce dernier à travers des subventions et autres facilités.

Dieudonné Buanali

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