Politique

FCC : Attention à la déflagration !

C’est une période difficile que vit aujourd’hui le Front commun pour le Congo avec une montée au créneau de plusieurs de ses sociétaires en opposition directe avec son coordonnateur à qui il est désormais reproché tous les péchés d’Israël comme si le FCC comme toute formation politique ne s’était jamais préparé à traverser le creux de la vague. Vieux comme le monde un adage dit que la victoire a plusieurs pères mais l’échec est orphelin. Personne n’accepte d’endosser des mauvais résultats car estime-t-on que c’est toujours l’autre qui est à l’origine des mauvaises performances. Aujiurd’hui Néhémie Mwilanya est au cœur de cette polémique qui ronge la famille politique de Joseph Kabila, non qu’il soit personnellement coupable d’une action collective, mais comme dans les arènes romaines, le « peuple »du FCC réclame sa part de sang, il lui faut un coupable pour trouver la force de supporter ce qui s’est passée à l’Assemblée nationale. Et dans ce genre des faits, les têtes couronnées sont poussées à se défaire de leur prestige pour satisfaire les sentiments de ceux qui ne peuvent entamer une autre étape sans briser la quiétude des chefs.


Au nom de Nehemie Mwilanya s’est ajouté d’autres noms notamment celui de Emmanuel Shadary, de Aubin Minaku, Evariste Boshab et de Adolphe Lumanu. Un parti politique a carrément déclaré que ces politiques de premier plan ne doivent plus engager le FCC et que désormais celui-ci a pris une autre direction et s’est mué en FCC progressiste. Au-delà des débats qui sont légion dans toutes les plates-formes politiques à cause de la multiplicité des ambitions face à la modicité des opportunités, il est quand même inquiétant de constater que le FCC qui a dirigé pendant longtemps au travers de ses structures n’ait pas réussi à construire un socle idéologique puissant qui puisse réagir face aux aléas de la vie politique congolaise. Qu’une élection à l’assemblée nationale avec la déchéance d’un bureau soit suffisant pour que le FCC soit exposé à une telle avalanche publique prouve que l’idéologie n’a pas soudé les liens et que les différences d’origine sont remontées à la surface et ne peuvent donner des appuis solides à ceux qui n’ont que la satisfaction de leurs ambitions comme raison de leur présence dans cette famille.

Le Front Commun du Congo est menacé de l’intérieur par des forces centrifuges qui le poussent à un changement radical et c’est toujours un défi pour les dirigeants de cette famille politique qui doivent non se cabrer sur leurs postures hiérarchiques mais entendre ces réclamations comme des appels au secours pour un changement de stratégie. Il leur faut convoquer dans le bref délai des assises pour canaliser d’abord l’expression des frustrations parfois légitimes de leurs membres. Ecouter est déjà un pas vers l’harmonisation des vues. Aux leaders cités par les différents partis des jeunes il revient de tout faire pour éviter une déflagration, car le pays a besoin d’une famille politique qui participe au débat général et qui préserve les intérêts du peuple dans l’exercice de la dialectique. Qu’il soit au pouvoir ou dans l’opposition, une famille politique est d’abord une source essentielle des propositions car il s’y développe des stratégies de bonne gouvernance et des avancées nationales relèvent de la force de proposition des partis politiques.

Ils ne peuvent pas perdre à cause des querelles internes leur capacité de fonctionnement comme un laboratoire d’idées politiques et de critiques de l’action publique. Qu’une remise en cause soit nécessaire, cela est évident, mais que des personnes profitent de cette situation au sein du FCC pour provoquer la déflagration, cela ne sert pas en définitive la cause nationale qui a besoin de voir des familles politiques s’affronter sur le champ des idées et non de construire l’avènement d’une ère de la pensée unique. Au FCC de se donner les moyens d’un réajustement interne et de revenir sur la scène avec des propositions républicaines qui font avancer la cause nationale.

Adam Mwena Meji

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