Société

Les chargeurs de taxi et taxi-bus, un nouveau gagne-pain pour les jeunes sans emplois

Ils sont très visibles dans tous les arrêts de bus et taxi-bus de la ville-province de Kinshasa. Ils travaillent dès 05h00 du matin jusque tard dans la nuit. Ils ont du souffle à revendre. Ils sont reconnus par leurs cris dont les plus célèbrent sont « Zando, Zando », « Victoire-Gambela », « UPN », « Kingasani », « Salongo », « Beau-Marché », « Rond-point Ngaba »,… rappelant aux passagers et passants certains pôles d’attraction de la capitale de la République Démocratique du Congo. Ils sont là pour aider ceux qui n’ont pas de biceps ou de force pour se bousculer devant les portières afin d’avoir une place dans l’unique occasion qui se pointe devant eux dans une ville de plus de 10 millions d’habitants. Certains d’entre eux portent des uniformes sur lesquelles il est écrit blanc sur bleu le nom et le logo de leur corporation dénommée Association des Chauffeurs du Congo, ACCO en sigle. Leur travail, attirer à la criée les passagers afin qu’ils montent dans les bus et taxis-bus selon la destination de leur choix. Mais force est de constater que celle-ci ne s’obtient que moyennant quelques billets de Franc congolais la monnaie nationale. Pour 200 ou 500 FC, une place est garantie dans un taxi ou taxi-bus sans pour autant fournir un effort physique considérable.

Le phénomène chargeur des taxis dans chaque arrêt de bus à Kinshasa est devenu un gagne-pain pour certains jeunes en attente d’un emploi. Mercredi 24 mai, l’équipe de Géopolis Hebdo avait effectué une descente pour mener une enquête. Sur le boulevard Biangala, quartier Salongo, dans la commune de Lemba, notre équipe a croisé un de ces chargeurs dont l’âge avoisine la trentaine. Notre interlocuteur qui dit être responsable de famille a requis l’anonymat. Après une expérience de 3 ans, nous dit-il, il a eu la maîtrise de son business.

Aujourd’hui, il gagne un petit rien que chacun de ses clients lui paye. Avec cette modique somme d’argent, il arrive à payer son loyer, y compris les frais scolaires de ses enfants, à s’occuper de sa nièce à l’Université et à trouver de quoi manger pour sa petite famille.

A l’en croire, ce métier nourrit bien son homme. Mais il ne le fait pas de gaieté de cœur car, il aurait aimé avoir un vrai « métier ».

Mais contre mauvaise fortune, il a fait bon cœur. Il se contente de ce métier d’autant plus qu’autrement, il aurait été mendiant ou Kuluna (Ndlr : bandit à mains armées).

« Je préfère exercer ma force à lutter pour trouver un transport que cogner une personne pour lui arracher ses biens », dit ce jeune avant d’ajouter avec une pointe d’humour : « il n’y a pas de saut métier ».

Sa rente journalière peut aller de 15 000 à 20 000 FC. Sa bonne relation avec ses clients lui a valu une certaine fidélité de ceux-ci qui le cherchent toujours en premier. Souvent les dames sont des fidèles clientes cars elles sont un peu capricieuse et souvent ont du mal à se bousculer pour un taxi.

Comme difficulté, les jours fériés leur empêchent également de mieux exercer ce métier parce que la circulation n’est pas rude, et la population préfère rester chez elle.

Yavan Yombentole/IFASIC

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