Vital Kamerhe, en sa qualité de représentant de l’opposition signataire de l’accord du 18 octobre 2016, rejette les consultations entamées par les présidents de deux chambres du parlement de la République Démocratique du Congo au sujet du Conseil national de suivi de l’accord de la saint-sylvestre, CNSA. Dans une interview accordée récemment à ACTUALITE.CD, le président national de l’Union pour la nation congolaise, UNC, estime que les honorables Aubin Minaku et Léon Kengo n’ont pas mandat de consulter les différentes composantes sur cette question. Le président du parti de l’avenue de la Croix-Rouge à Kinshasa/Barumbu en appelle au respect de la lettre et l’esprit de l’accord du 31 décembre. « Nous avons signé l’accord et il n’y est prévu nulle part que les présidents de deux chambres avaient le pouvoir de convoquer les composantes pour mettre en place le CNSA. Dans cet accord, il n’est dit nulle part que ce sont les délégués au CNSA qui vont désigner le président de cet organe », a martelé l’homme de « Mopepe ya Sika », l’autre surnom de l’UNC son cher parti. Ci-dessous, l’intégralité de cette interview.
Qu’est ce qui justifie votre absence à la réunion convoquée par les présidents de deux chambres du parlement au sujet de la composition du CNSA?
C’est le respect de l’accord. Nous avons signé l’accord et il n’y est prévu nulle part que les présidents de deux chambres avaient le pouvoir de convoquer les composantes pour mettre en place le CNSA. Dans cet accord, il n’est dit nulle part que ce sont les délégués au CNSA qui vont désigner le président de cet organe. Nous rappelons la déclaration du président de la République dans son message à la Nation. Il avait dit qu’il allait résoudre deux problèmes concernant la désignation du Premier ministre et la question du CNSA. Le président avait dit clairement qu’il allait entamer des consultations pour trouver un consensus. Il n’a jamais été question que les délégués au CNSA soient d’abord installés pour en désigner le président. C’est malicieux parce que là c’est le nombre qui compte. Il suffit que deux composantes coalisent pour désigner n’importe qui comme président. Nous pensons que cette institution est hautement politique et d’une grande importance pour le peuple congolais, le dernier espoir pour le Congo et nous devons prendre toutes les précautions qui s’imposent pour donner au peuple congolais un CNSA non assujetti à une quelconque autre institution ou à n’importe quelle autorité du pays. Le CNSA c’est l’institution qui va réaliser le rendez-vous du peuple congolais avec l’histoire en se choisissant un nouveau président de la République.
Pourtant vous avez participé à la première réunion convoquée par les présidents de deux chambres sur cette question?
Je n’ai jamais participé à une quelconque réunion à propos de l’installation du CNSA.
Kamerhe est en train de prendre de distance avec ses alliés?
Je ne prends pas de distance. Je suis en train de vous donner la position de toute la composante, l’opposition signataire. Nous avons tenu une réunion et nous avons réservé réponse aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Il est clairement écrit que leur démarche viole l’esprit et la lettre de l’accord. La désignation du président du CNSA doit concerner les composantes et les délégués et ça doit être sans exclusion. On doit consulter toute la classe politique pour dégager un consensus pour avancer.
Qui doit faire ces consultations?
Les évêques, ayant épuisé leurs cartouches, ont fait appel au président de la République en tant que garant de la nation.
Mais Minaku et Kengo ont reçu mandat de la part du chef de l’Etat…
Aubin Minaku est secrétaire de la Majorité présidentielle au même titre que Kamerhe, Félix Tshisekedi et toute autre personne.
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