Economie

Promotion des investissements pendant la Covid-19 : Les PMEs congolaises ont besoin de coup de pouce substantiel pour amortir le choc

Dans le cadre de la promotion des Petites et Moyennes Entreprises de la République démocratique du Congo, le ministre des Classes moyennes, des Petites et Moyennes Entreprises et Artisanat, Justin Kalumba Mwana-Ngongo, a accordé une audience en son cabinet de travail, jeudi 11 juin dernier, à une forte délégation de l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI), conduite par son Directeur général, Anthony Nkinzo Kamole. Les échanges ont porté essentiellement sur les axes d’interventions à considérer pour aider les PMEs à survivre alors que les effets dévastateurs de la pandémie de la COVID-19 sur l’économie congolaise continuent de se propager.

En effet, les PMEs représentent un pan essentiel du tissu socio-économique de notre pays. Leur rôle vital est maintenant en danger avec les conséquences sans précédent liée à cette pandémie. Dans ce contexte, il est primordial, dans l’optique de la relance de l’économie nationale, de mettre en place un dispositif d’appui et d’accompagnement qui permettent aux entrepreneurs locaux de continuer à œuvrer et d’apporter leur contribution à l’essor de notre économie. Ce dispositif consisterait à promouvoir auprès des entrepreneurs, dans un cadre unique, l’arsenal juridique qui promeut les investissements par l’octroi des avantages fiscaux, douaniers et parafiscaux prévus dans les différents textes de lois.
C’est ainsi que, dans le cadre de ses prérogatives, l’ANAPI est venue solliciter l’implication personnelle du ministre des Classes moyennes, des Petites et Moyennes Entreprises et Artisanat pour, entre autres : (1) la mise en place d’un cadre de collaboration formelle entre l’ANAPI et l’OPEC (Office de Promotion des Petites et Moyennes Entreprises Congolaises) afin de permettre la mutualisation des efforts dans le but de promouvoir les investissements des PMEs ; (2) la recherche des financements pour la création, par l’Etat, des incubateurs devant encadrer les promoteurs de projets ; et enfin, (3) la mise en place des mesures d’accompagnement de la Loi sur la sous-traitance, ainsi que le plaidoyer pour l’implémentation effective du fonds de garantie des PMEs et l’intensification de la communication sur son importance dans l’émergence d’une classe moyenne en RDC.

Réagissant aux attentes de l’ANAPI, l’homme d’Etat congolais a rassuré l’ANAPI de son engagement ferme à contribuer à la création d’un environnement favorable au développement des PMEs en dotant le pays d’un cadre juridique formel pour encadrer l’exercice de l’entrepreneuriat et de l’artisanat.

Il a en outre fait, à l’attention de la délégation, l’économie de son programme d’actions présenté en Conseil des ministres et visant la promotion de l’entrepreneuriat local, le « PRONADEP » (Programme national pour le développement de l’entrepreneuriat). Ce programme oscille autour de trois angles : (1) la Capacitation (formation) vise, notamment en collaboration avec le Ministère en charge de l’éducation nationale, l’introduction dans le programme des cours, des notions élémentaires sur l’entrepreneuriat ; (2) le Crédit (accès au capital, au financement) vise, entre autres : la mise en place du fonds de garantie des PMEs et la prise prochaine d’un Décret du Premier ministre créant l’instrument financier pour l’effectivité du fonds ; et (3) le Contrat (accès au marché, aux débouchés) vise à instaurer des mesures de discrimination positive à l’égard des entreprises à capitaux congolais.

Enfin, le ministre des Classes moyennes, des Petites et Moyennes Entreprises et Artisanat, est revenu sur quelques mesures phares contenues dans la Feuille de route des réformes sur le climat des affaires et la matrice des réformes prioritaires et actions urgentes, validées lors du dernier Conseil des ministres et qui pourront être salutaires pour les PMEs.

La crise liée à la pandémie de la COVID-19 offre une opportunité d’apporter un coup de pouce substantiel aux PMEs, leur permettant en même temps de sortir de ce choc en étant mieux intégrées dans une économie congolaise plus résiliente. Si l’on met en place un environnement favorable aux entreprises, la crise de la COVID-19 peut créer des opportunités. Le défi est immense, mais l’engagement de l’ANAPI et des autorités publiques à y trouver des réponses l’est tout autant.

Dieudonné Buanali

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