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Selon un document de l’ONU : L’armée rwandaise utilise des missiles sol-air en RDC

Un drone d’observation de l’ONU a été visé mardi 6 février par un tir parti d’un véhicule blindé attribué à l’armée rwandaise dans une zone contrôlée par le M23.
Des éléments de l’armée rwandaise soutenant la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) ont tiré au moins un missile sol-air, indique un document interne de l’ONU consulté lundi 12 février par l’AFP. L’engin, qui a visé mardi dernier, sans l’atteindre, un drone d’observation de l’ONU, serait parti d’un véhicule blindé dans une zone contrôlée par le M23. « Les renseignements militaires extérieurs français confirment que le véhicule blindé de type WZ551, équipé d’un système de missile sol-air, est rwandais », précise ce document confidentiel.

Sur les deux photographies aériennes jointes au rapport, on peut voir un véhicule blindé à 6 roues avec, déployé sur son toit, un système de radar et de lance-missiles. Elles ont été prises à environ 70 km au nord de Goma, au nord du territoire de Rutshuru, par le drone qui a été visé par le missile.

La mission de l’ONU en RDC (Monuco) indique dans le document ne pas connaître « de groupes armés possédant l’entraînement ou les ressources nécessaires pour opérer et maintenir un système de missiles sol-air mobile » et pointe une « escalade des forces conventionnelles engagées dans le conflit dans l’Est de la RDC ». Ni l’ONU, ni les Forces armées de la RDC (FARDC) n’ont communiqué jusqu’à présent sur cet incident.

Le document précise que de nombreux types d’armes ont été utilisés par « les M23 et l’armée rwandaise » contre des appareils volants et qu’ils sont également en possession de canons antiaériens et de systèmes portatifs de défense aérienne de type Manpads. Les auteurs du rapport estiment que les nouveaux moyens antiaériens utilisés par le M23 et l’armée rwandaise « constituent une menace à haut risque pour tous les aéronefs du gouvernement de la RDC et de la Monusco dans la région ».
Fin janvier, dans une vidéo diffusée sur une chaîne YouTube pro-M23, les rebelles ont menacé la Monusco de représailles et l’ont accusée de « fournir des informations » aux « ennemis » des insurgés en renseignant, à l’aide de drones, l’armée congolaise sur leurs activités. Dans cette même vidéo, les rebelles exhibent ce qu’il décrit comme un débris de drone CH-4 abattu selon lui par un combattant du M23, qu’il présente devant la caméra.

Le 17 janvier, la rébellion avait annoncé que deux de ses commandants avaient été tués dans une attaque qui, selon des sources sécuritaires, avait été menée par un drone à Kitshanga, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. Cette province est en proie depuis fin 2021 à un conflit qui oppose la rébellion du M23, appuyée par des unités de l’armée rwandaise, à l’armée congolaise, associée à des groupes armés.

Le Monde/GH

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