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Le contexte n’est plus le même, mais le fil d’Ariane est resté intact pour tout celui qui piste les bonnes pratiques politiques. A l’origine, les deux leaders avaient été convaincus par une analyse stratégique sur les rapports de force en présence et surtout, sur l’existence d’une force invisible qui œuvrait contre les intérêts que les deux groupes symbolisaient. On se rappelle l’étape sombre de Genève où comme sur un jeu d’échecs, les leaders de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et de l’ Union pour la Nation Congolaise (UNC) se sont retrouvés dans deux camps différents, poussés à la contradiction par un rôle des jeux subtils orchestrés par des professionnels de la manip.
Il a fallu la capacité l’ascèse d’un Félix Tshisekedi et la dextérité d’un Vital Kamerhe pour sortir des liens étouffants d’un engagement basé sur la duperie. Grâce à la puissante résistance de leurs bases respectives, ils se sont retrouvés à Nairobi sans avoir au préalable révoqué leurs signatures de Genève.
La suite nous la connaissons. Ne pouvant librement exécuter les termes de cet accord à cause d’une majorité venue d’ailleurs que de leur camp, les deux leaders ont résolu de travailler l’un à côté de l’autre au sein même du cabinet du Président. Ceci fut perçu comme un danger par ceux-là même qui voyaient dans l’accord Coalition pour le Changement (CACH) une constellation de puissance à même d’absorber leur propre rotation.
Des manœuvres furent orchestrées et les imprudences politiques furent l’occasion de faire exploser cette relation politique. Vital Kamerhe soupçonné de tous les péchés d’Israël, fut traduit en justice et condamné malgré les efforts par lui consentis pour réclamer son innocence. La machine était lancée, avec une poussée de diabolisation amplifiée par un usage pathologique des réseaux sociaux. Ce fut un moment éprouvant pour les deux camps qui ont éprouvé la force de leurs liens soumis à la machine des malentendus, des mauvaises perceptions et des actions pour l’exemple. Période difficile pour l’élu de la circonscription électorale de Bukavu mais qui a toujours montré une foi inébranlable en l’avenir.
Il a fallu plusieurs recours et des demandes de réouverture du procès pour voir les lignes bouger car, l’enquête orchestrée par le Gouvernement de la République venait de montrer que le projet sous examen avait connu une réelle effectivité.
Félix Tshisekedi se trouvant à l’Est du pays va évoquer le retour de son allié et son rôle à venir. Ce qui fut fait après un acquittement total par la justice. Vice-premier ministre et ministre de l’Économie dans le Gouvernement Sama Lukonde, Vital Kamerhe a remis sa machine politique en marche et a décidé de soutenir son allié à la présidentielle 2023.
Aujourd’hui, comme par une forme d’appropriation des principes fondateurs de cette alliance victorieuse, les élections ont envoyé un signal fort comme si la population avait intériorisé le couple » Fatshivit » et a décidé de le transposer dans le jeu politique populaire. Les résultats provisoires des législatives nationales ont montré que les deux forces à savoir, l’UNC et l’UDPS sont en tête et ont gagné en initiative de la proposition politique pour donner les allures de la future gouvernance.
L’UDPS et ses alliés, l’UNC et ses alliés forment le socle sur lequel vont se construire et s’arrimer les ambitions des uns et des autres. C’est pourquoi, il est essentiel que les deux premiers fassent preuve d’exemplarité et se joignent aux autres dans une dynamique inclusive. Mais si le couple gagnant se referme sur lui-même et se donne la part du lion dans les responsabilités, la coalition sera fragile.
Avec une majorité écrasante, l’Union sacrée pour la Nation (USN) doit éviter l’usage de la toute puissance là où parfois un peu de bon sens peut faire triompher la cause.
Le peuple ne fera aucun délai de grâce au futur Gouvernement. Le succès de ce mandat dépendra de la qualité du compromis qui sortira de la conversation tactique entre Fatshi et VK, comme les appellent affectueusement leurs militants et sympathisants. Ils ont entre leurs mains, le sort de ce peuple qui est prêt à les suivre et à leur confier son sort. C’est une entente qui se situe au-delà des postes mais, elle sera l’encrage des succès à venir.
Adam Mwena Meji
