Economie

OGEFREM : Le mystère Sayiba

Le directeur général de l’OGEFREM, Patient Sayiba, est toujours placé en garde à vue et cela après son audition par le magistrat instructeur au parquet de Kinshasa-Gombe, pour une affaire pourtant classée sans suite depuis le mois de juillet dernier par le même parquet, quatre jours seulement avant son interpellation. Mais ce classement a été révoqué et le dossier rouvert. Aux yeux de plusieurs observateurs, l’affaire Sayiba Tambwe constitue un ensemble des mystères qui exigent un effort de rationalité et une analyse critique pour que l’on puisse saisir l’ensemble des faits qui ne parviennent plus à s’inscrire dans une logique cartésienne tant ils interrogent le bon sens et interpellent le sens même de l’Etat. Mystère, car les actions posées semblent être en contradiction avec les réactions enregistrées. Par exemple, alors qu’il est interpellé pour megestion, la réaction des agents et cadres est étonnante, dans la mesure où ils devaient se réjouir, par contre ils sont descendus dans la rue pour exprimer leur mécontentement et exiger sa libération. C’est un véritable mystère, mais cela ne suffit pas pour épaissir ce dossier car le parquet qui a classé le dossier sans suite, peut en trois jours réunir de nouveaux faits qui légitiment la révocation de ce classement. Sans préjudice de la procédure en cours, le mystère reste quant à ce.
Comment l’arrestation d’un mandataire public accusé de megestion peut susciter un tel mécontentement dans le camp des agents et cadres, ceux-là même qui étaient censés jubiler pour cette grande moisson de la justice ? Peut-on alors dire qu’il y a eu instrumentalisation des travailleurs, ce qui est assez rare dans un pays comme la République Démocratique du Congo.
Comment une procédure qui avait même énervé le ministre de la justice sortant peut-elle rebondir de manière cyclique sans que des voix se lèvent pour crier à la chasse aux sorcières ? Ces questions et d’autres ont attiré l’attention de la presse pour savoir qui est véritablement Patient Sayiba pour susciter autant des contradictions dans le chef des intervenants de tous bords ? Comment un homme présenté sur le plan international comme l’un des meilleurs experts peut alors se transformer en prédateur des ressources de son pays au point de lire des allégations du genre les recettes étaient transférées dans un pays voisin ? Evidement les agents et cadres par services interposés ont démentis ces rumeurs. Pour démêler les fils des nœuds construits par une mauvaise foi, il nous a fallu nous approcher du dossier et faire une incursion dans les actions menées par ce mandataire depuis qu’il est en poste. Mystère à la découverte d’une grande panoplie des reformes dont les résultats sont certifiés.

S’agissant du dossier lui-même, pendant des mois et des mois, on a été arrosé des propos du genre, le DG de l’OGEFREM se serait caché. Pourtant, nous avons appris qu’il s’est présenté de son plein gré devant le parquet et que le plaignant ne s’est jamais manifesté, mais est-il que les questions de la plainte ont été abordées par deux fois et que le magistrat instructeur a fini par classer le dossier sans suite pour des raisons ci-après : La déposition de Afriland Bank qui avait confirmé que le prêt accordé à l’Ogefrem était de 3 millions et non 6 millions contrairement aux accusations ; Le rapport de l’audit de gestion effectué par l’IGF (Inspection générale des finances) qui n’avait pas trouvé des signes de détournement, même dans le cadre du Port Sec de Kasumbalesa et le rapport du contrôle des marchés publics conclus par l’Ogefrem et plus principalement, l’exécution du marché afférent au Port Sec de Kasumbalesa.
Comment quatre jours avant son arrestation l’on renvoi le classement sans suite ? Ce qui suppose une remise en cause des magistrats ayant instruit le dossier. Il est nécessaire que des faits nouveaux soient intervenus pour que la réouverture du dossier soit légitime, sinon nous irons de mystère en mystère et la peur de l’opinion est que la justice ne soit plus distribuée de manière équitable. Nous pouvons jeter un coup d’œil sur les actions du comité Sayiba.

Quelles sont les grandes réalisations du comité Sayiba

Aujourd’hui et plus que jamais, les gens connaissent de plus en plus l’OGEFREM, ses missions ainsi que son rôle dans l’économie congolaise, grâce au dynamisme, au savoir-faire et à la communication de son Directeur Général, Patient Sayiba Tambwe, lui qui a été nommé à la tête de cet Office, le 19 juillet 2017. Deux ans après son avènement à la tête de l’OGEFREM, Sayiba Tambwe a accompli des grandes réalisations indélébiles qui vont immortaliser son passage à la tête de cet Office. Il s’agit notamment de :
Signature des textes réglementaires, assises juridiques des missions de l’OGEFREM : Au point de vue des activités de cet Office et après 10 ans de démarche infructueuse, les arrêtés interministériels et ministériels renforçant non seulement l’exercice des missions de cet Office et consacrant son caractère multimodal, ont enfin été signés en date du 22 janvier 2019.
Révision du Protocole d’accord avec la DGDA élargissant l’assiette de perception de la commission de chargement conclu depuis 1991 et ne couvrant que le fret maritime, ce n’est que le 04 décembre 2017, soit 4 mois après sa nomination à la tête de l’OGEFREM, que le DG Sayiba a réussi à faire aboutir la révision du Protocole le liant à la DGDA qui est son mandataire, pour la perception de cette commission (0,5) la principale ressource de cet Office. Cette signature a ainsi parachevé le caractère multimodal de l’OGEFREM. Depuis lors, on constate un doublement des recettes réalisées par cet Office à cet effet.

Dotation de l’OGEFREM d’un système électronique propre de suivi des cargaisons : Depuis sa création et pour assurer sa principale mission, l’OGEFREM a toujours utilisé le système électronique de suivi des cargaisons appartenant à ses mandataires étrangers et géré de l’extérieur du pays. Patient Sayiba, une année après son avènement à la tête de l’OGEFREM, a cassé ce mythe en dotant l’OGEFREM de son propre système informatique de gestion de la FERI. C’est depuis le 1er novembre 2018 que ce nouveau système est opérationnel, signe de la reconquête de notre souveraineté et même de celle de notre pays dans ce domaine spécifique ;

Diversification des mandataires opérant par zone géographique : Les importations à destination de la RDC venant de plusieurs horizons et en vue d’atteindre la couverture intégrale du fret congolais quel que soit son lieu d’origine, ce Manager a mis en place la stratégie consistant à signer 5 des contrats de mandat spécial avec plusieurs sociétés disséminées à travers le monde. Les résultats n’ont pas tardé à se faire voir. A ce jour, l’OGEFREM assure la quasi-totalité des importations à destination du pays, triplant ainsi le taux réalisé jadis avec un seul mandataire. Il fallait non seulement avoir du courage et du cran pour tenter une telle aventure, mais aussi prendre ce grand risque de procéder ainsi ;

Transformation des Représentations de l’OGEFREM à l’étranger en Agent portuaire et en Centre des Profits : Conséquence directe de la stratégie de diversification des mandataires, avec Patient Sayiba, toutes les Représentations de l’OGEFREM sont devenues actives, jouent quasiment le même rôle que certains mandataires, produisent énormément des recettes pour couvrir toutes leurs charges salariales et de fonctionnement, et transférant une bonne part de leurs rentrées au siège à Kinshasa, comme pour ainsi dire qu’elles sont devenues des centres des profits ;

Opérationnalisation de la FERE : Comme souligner plus haut, cet instrument de couverture du fret congolais à l’exportation, conçue depuis 2003, a attendu que Patient Sayiba soit à la tête de l’OGEFREM pour l’actionner et le rendre opérationnel. Ce qui fut fait à l’occasion du point de presse animé par le DG de l’OGEFREM le 31 juillet 2019 annonçant l’opérationnalisation de la Fiche Electronique des Renseignements à l’Exportation, FERE, à compter de ce 15 août 2019 ;

Mise en œuvre effective du caractère multimodal de l’OGEFREM : l’histoire retiendra le nom de Patient Sayiba comme ce Manager qui a rendu effective la véritable transformation de l’office de gestion du fret maritime à celui de gestion du fret multimodal. A ce jour, cet Office assure la couverture du fret congolais quel que soit son mode de transport maritime, routier, ferroviaire comme aérien ;

Port Sec de KASUMBALESA du projet à l’effectivité : demeuré depuis longtemps comme projet avec sa concession de 62 hectares acquise en 2005 et qui faisait déjà l’objet d’empiétement et où se réfugiaient de nombreux squatteurs, il a fallu attendre l’arrivée de Patient Sayiba à la tête de l’OGEFREM pour mettre fin à ce cycle infernal d’un projet demeuré projet et le rendre effectif. La grandiose cérémonie de lancement des travaux de construction dudit port avait connu le déplacement de toutes les autorités du pays, en commençant par le Chef de l’Etat, à la cité frontalière de KASUMBALESA dans le Haut Katanga, une première dans l’histoire de cette idée. A ce jour, l’OGEFREM s’apprête à lancer le premier module de ce port, à savoir l’aire de stationnement des véhicules à l’import comme à l’export pour mettre fin aux récurrentes congestions observées à ce poste frontalier ;

Acquisition de l’Immeuble abritant les bureaux de l’OGEFREM à Beni : il ne fallait pas attendre plus longtemps encore moins une meilleure embellie de ses recettes pour acquérir cet immeuble, comme pour dire avec la volonté et lorsqu’on est Patient Sayiba c’est d’abord les intérêts de l’Office et le mieux-être de ses agents qui l’intéresse au plus haut point ;

Il sied de rappeler qu’il a été Créé par Ordonnance n°80/256 du 12 novembre 1980, et initialement appelé Office de Gestion du Fret Maritime, « OGEFREM », et a été débaptisé en Office de Gestion du Fret Multimodal, en gardant le sigle « OGEFREM ». Ensuite, à la faveur du processus de réforme du portefeuille de l’Etat congolais, notre Office a été transformé, par Décret n°09/63 du 03 décembre 2009, passant de son ancien statut d’Entreprise Publique congolaise en Etablissement Public à caractère administratif et technique, doté de la personnalité juridique. Pour rappel, c’est à l’Office de Gestion du Fret Multimodal, OGEFREM, Etablissement Public, que notre Etat a confié la mission d’assurer la gestion du fret national à l’importation comme à l’exportation. L’OGEFREM étant de ce fait le Bras séculier de l’Etat congolais dans ce domaine. Cette mission revêt un caractère régalien à raison non seulement du fait que chaque Etat a le droit d’exercer la souveraineté sur son fret national, mais aussi à raison des impératifs sécuritaires qui imposent le contrôle et la traçabilité de toute marchandise entrant et sortant du territoire national.
Les jours qui viennent vont certainement lever le mystère et rendre justice à l’Ogefrem dont les performances au sein de l’économie congolaise sont un atout sérieux dans la politique gouvernementale.

Paulin Muembo Kabamba

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

To Top