Economie

Politique budgétaire en 2020 : Sele Yalaghuli, les efforts de titans pour maintenir la digue des finances de l’Etat

L’économie congolaise a traversé un moment de turbulence en 2020. D’abord au bord d’une grave récession, l’économie a retrouvé le chemin de la croissance grâce à un savant mélange de volonté et d’entregent technique. Une chose est sûre, les efforts doivent se poursuivre. Mais déjà Géopolis Hebdo a choisi de rendre justice à l’artisan du relèvement qu’a été le ministre Sele Yalaghuli. Première partie d’une analyse dont la suite sera livrée dans nos prochaines éditions.

L’année 2020 a été l’une des plus difficiles en RD Congo comme dans le monde. Sur le plan mondial, l’environnement économique général a été plus que délétère. Pour ce qui est de l’économie congolaise, cette année a mal commencé. Déjà, au premier semestre, l’économie congolaise a été confrontée à l’accélération de l’inflation avec comme conséquence la détérioration rapide du pouvoir d’achat de la population et la destruction des richesses au regard du recul de l’activité de production.

L’activité économique a subi, en effet le choc lié à la pandémie de Covid 19. Cette pandémie a eu comme spécificité, la perturbation profonde du bon fonctionnement de l’économie avec un double impact négatif sur le comportement des finances publiques. Il y a eu d’une part la contraction du niveau d’activité économique et d’autre part, l’accroissement des dépenses non prévues, liées à la gestion globale de la pandémie.

Le caractère quasi incompressible des dépenses non discrétionnaires (salaires, service de la dette, filets de sécurité sociale) a été aussi une contrainte. L’économie congolaise a été confrontée à une augmentation du déficit public en 2020, soit 991,7 milliards de FC contre 592,5 milliards de FC en 2019. Il en est résulté la montée de l’endettement public. En termes nominaux, le niveau de recettes mobilisées est resté globalement le même, soit 7.019,2 milliards de FC en 2019 et 7.019,9 milliards de FC en 2020.

De manière générale, il a fallu une politique budgétaire prudente pour amener la reprise de la croissance en RD Congo. C’est à cette tâche que s’est donné le ministre des Finances. Sele Yalaghuli a eu le mérite, dans le secteur qui est le sien, d’arrêter un certain nombre des mesures en vue de vaincre la récession. Ainsi, l’économie congolaise est restée, sur l’année, dans la trajectoire de l’expansion où elle s’est installée depuis fin 2001.

La politique budgétaire en RDC a été marquée, au cours du premier semestre de 2020 par la baisse des recettes. Ce qui a contraint l’État, pour la couverture des dépenses non discrétionnaires et contraignantes, à recourir aux quatre premiers mois, au financement monétaire du déficit public. A partir de fin avril, la politique budgétaire a connu un tournant avec la renonciation aux avances de la Banque Centrale, le déficit n’étant couvert que par les appuis budgétaires et les bons du Trésor. Une politique budgétaire prudente dont les effets ont été néanmoins retardés par les mesures d’assoupissements fiscal et monétaire.

C’est avec la levée de ces mesures d’assouplissement fiscal et monétaire à fin juillet que la politique budgétaire, basée sur la règle de financement monétaire nul du déficit public, a commencé à produire des fruits. Cette politique a permis de restaurer, à partir de la mi-juillet, la stabilité du taux de change et du niveau général des prix avec comme impact la préservation de la demande et la sortie de la récession.

En réalité, la reprise de la croissance, a été le fruit d’un ingénieux mélange d’une volonté clairement exprimée et d’un entregent économique savamment orchestré. Ceci, on le doit au ministère des Finances, piloté par Sele Yalaghuli. Ainsi, à partir de septembre, une mesure, consistant au cantonnement des ouvriers dans les sites de production au niveau du secteur cuprifère avait été prise. La réponse a été la confirmation de la reprise de l’activité dans ce secteur déterminant dans la formation des richesses en RDC à l’effet d’impulser la croissance.

Patrick Ilunga

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